POLMAR associe les pêcheurs à la récupération d’hydrocarbures en mer

Les 16 et 17 mai 2017, dans le cadre du dispositif ORSEC maritime, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, la préfecture de la zone de défense et de sécurité Nord, les préfectures du Pas-de-Calais et du Nord ont organisé un exercice majeur d’assistance à navire en difficulté (ANED) et de lutte contre une pollution maritime (POLMAR). Baptisé ANED-POLMAR 2017, cet exercice s’est déroulé dans le Détroit, au large de Boulogne-sur-Mer et de Calais.

Deux paires de chalutiers étaplois, le Saint-Philippe et La main de Dieu, le Charles-de-Foucauld et l’Odette-Marcel, se sont associées à la réussite de l’exercice. (Photo Préfecture maritime Manche Mer du Nord)
Deux paires de chalutiers étaplois, le Saint-Philippe et La main de Dieu, le Charles-de-Foucauld et l’Odette-Marcel, se sont associées à la réussite de l’exercice. (Photo Préfecture maritime Manche Mer du Nord)

L’exercice a mobilisé de nombreux moyens nautiques, aériens et terrestres, étatiques et privés. Il permet notamment d’entraîner les préfectures à coordonner leur action en mer et à terre après la collision entre un pétrolier et un porte-conteneurs. Le scénario prévoyait également le remorquage d’un navire en difficulté vers un port-refuge et la gestion d’une importante pollution maritime, dans la zone de responsabilité du CROSS Gris-Nez. «Après la collision, le porte-conteneurs reste manœuvrant, mais l’équipage conduit des investigations sur l’état de la cargaison ainsi que sur la présence éventuelle de blessés à bord, détaille le préfet maritime, le vice-amiral d’escadre Pascal Ausseur. Quant au pétrolier, fortement endommagé, il est dans l’incapacité de manœuvrer. Ce dernier sollicite donc l’assistance d’une société de remorquage et demande la désignation d’un port-refuge à l’État. Parallèlement à cette demande, le pétrolier informe le CROSS de la présence de nombreux blessés parmi son équipage et sollicite l’envoi d’une équipe médicale. Enfin, le pétrolier doit également faire face à la survenance d’un incendie à son bord et demande à cet effet l’envoi d’une équipe d’évaluation spécialisée.» De surcroît, l’exercice a offert l’opportunité à la France de collaborer avec le Royaume-Uni, la Belgique et l’Agence européenne de sécurité maritime (AESM).

Les pêcheurs au cœur du dispositif. Mais ANED-POLMAR 2017 a surtout su mobiliser les marins pêcheurs volontaires de quatre bateaux du comité régional des pêches des Hauts-de-France qui, formés à l’utilisation du matériel antipollution, deviennent désormais des acteurs essentiels dans la lutte contre les pollutions et la récupération d’hydrocarbures en mer. Concrètement, il s’agit pour ces professionnels de la mer de mettre en œuvre un chalut récupérateur de type THOMSEA ou SEYNIP, spécialement conçu pour la collecte des macro-déchets et des hydrocarbures lourds. Ces chaluts de surface, efficaces jusqu’à mer 3, sont tractés par deux navires selon la technique dite «en bœuf». Bien sûr, il ne s’agit pas de former tous les pêcheurs, mais d’identifier les bateaux techniquement aptes et de disposer à terme d’un réseau bien réparti sur l’ensemble de nos côtes qui, en cas de pollution, peut être rapidement affrété par le préfet maritime pour renforcer les moyens étatiques.

D.R.

Deux paires de chalutiers étaplois, le Saint Philippe et La Main de Dieu, le Charles de Foucauld et l’Odette Marcel, se sont associées à la réussite de l’exercice. (© Préfecture maritime Manche Mer du Nord)

Les communes du littoral associées. Le préfet du Pas-de-Calais étant responsable du dispositif POLMAR Terre, la préfecture a pris en charge la mobilisation des pêcheurs et l’accueil des polluants, qui ont été récupérés en mer par le bâtiment de soutien, d’assistance et de dépollution (BSAD) l’Argonaute. Un centre opérationnel départemental (COD) a été armé à terre pour gérer cette crise. De même, les communes de Calais, Coquelles, Coulogne, Frethun, Les Attaques, Marck, Oye-Plage, Sangatte ont été associées à l’exercice, tandis que  les CROSS Jobourg et Gris-Nez et les sémaphores de Dunkerque et de Boulogne ont analysé l’évolution de la situation sur place et coordonné l’assistance aux deux navires en difficulté. Le Pas-de-Calais concentre 20 à 25% du trafic maritime mondial : c’est la zone la plus fréquentée au monde avec le détroit de Malacca.