Policière tuée en pleine rue en Savoie: l'ex-mari interpellé
Recherché depuis jeudi, l'ancien mari d'une policière tuée en pleine rue avec une "arme de type machette" dans un village de Savoie a été interpellé vendredi matin...
Recherché depuis jeudi, l'ancien mari d'une policière tuée en pleine rue avec une "arme de type machette" dans un village de Savoie a été interpellé vendredi matin et placé en garde à vue.
"Il vient d’être interpellé à 10h10 ce matin" à Arvillard, une commune proche de La Croix-de-la-Rochette, où s'étaient déroulés les faits, a indiqué à l'AFP le procureur de Chambéry Pierre-Yves Michau. L'homme a été appréhendé "sans difficulté" et placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête ouverte pour "assassinat" à la section des recherches de Chambéry.
Son véhicule avait été repéré jeudi sur le parking d’un centre de méditation bouddhiste mais les recherches, pour lesquelles de "très importants moyens avaient été mobilisés", n'avaient rien donné dans l'immédiat, a-t-il dit.
"Elles ont repris ce matin (vendredi) et il a été interpellé à proximité immédiate de son véhicule. Il n'y a pas eu de difficultés", a-t-il précisé.
Selon une source proche de l'enquête, le suspect a été interpellé par des gendarmes du PSIG (peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie) dans le cadre d’un dispositif de recherches piloté par le GIGN.
Le meurtre de la policière, âgée de 42 ans, s'était produit jeudi matin sur la voie publique alors qu'elle était hors service. La victime venait de déposer l’un de ses enfants à la crèche du village de La Croix-de-la-Rochette, près de Chambéry, où elle résidait, et rentrait à son domicile à pied, accompagnée de son fils de 3 ans.
L'agresseur "lui a porté plus d’une dizaine de violents coups au moyen d’une arme qui, d’après les constatations opérées sur place ultérieurement par le médecin légiste, pourrait être une arme de type machette", selon M. Michau. Une source proche du dossier avait auparavant évoqué un "objet contondant".
La femme est décédée peu après, malgré l’intervention rapide des secours. Son autopsie aura lieu vendredi matin à l’institut médico légal de Grenoble.
L’homme soupçonné de ce meurtre, "probablement commis avec préméditation", est l’ancien mari de la victime, avec lequel elle a eu deux enfants, et dont elle avait divorcé en 2021, le couple étant alors domicilié à Nice, selon le procureur.
L'homme avait notamment été condamné en 2020 par le tribunal correctionnel de Nice pour non respect d’une ordonnance de protection, selon lui.
Effroi et tristesse
Depuis sa mutation en Savoie, où elle était fonctionnaire de police au commissariat de Chambéry, la victime avait déposé une plainte pour non paiement de pension alimentaire mais n'avait initié "aucune autre procédure judiciaire en Savoie pour violences, harcèlement ou toute autre infraction contre le mis en cause", précise le parquet.
L'annonce du meurtre a été accueillie avec une grande émotion parmi les rangs de la police.
"Effroi et profonde tristesse après l’assassinat ce matin d'une policière hors service affectée à Chambéry (73) alors qu'elle venait de déposer l'un de ses enfants à la crèche. Toute la police nationale est ébranlée par ce drame d'une extrême violence", a réagi la police nationale sur X (anciennement Twitter).
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait part jeudi de sa "grande tristesse à l’annonce de ce qui, selon les premiers éléments, serait un féminicide".
"On est très choqués", a déclaré de son côté à l'AFP Fabrice Galatioto, secrétaire national de la zone sud-est du syndicat Unité SGP-Police. "Elle-même dans son affectation traitait des plaintes et des dossiers entre autres de violences intrafamiliales. Elle a aidé à défendre la société et au final elle en devient victime", a-t-il déploré.
Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, selon les derniers chiffres disponibles du ministère de l'Intérieur.
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