Artisanat
Poix-de-Picardie : l’horlogerie-bijouterie Lambert prend soin des horloges et carillons anciens
Installé place de la République à Poix-de-Picardie, Clément Lambert vend de la bijouterie et de l’horlogerie traditionnelle. Il a développé une activité de réparation d’horloges, carillons, pendules… anciens. Il est l'un des rares à le faire dans la Somme.
Dans la boutique-atelier de Clément Lambert, on ne voit qu’eux. Des horloges et autres carillons qu'il répare et entretient y sont disséminés. Les clients parcourent des dizaines de kilomètres depuis Paris, la côte Picarde ou encore Albert pour leur redonner une seconde vie. L'artisan peut aussi se rendre chez eux pour aller chercher des pièces, les ramener ou effectuer des petits réglages, une activité qui représente 40% de son chiffre d’affaires.
Une passion de jeunesse
Ce natif de Corbie a passé un CAP en Horlogerie puis un bac pro à Bordeaux en 2002 et en 2004. Après avoir posé ses valises à plusieurs endroits, notamment au sein de la prestigieuse horlogerie helvétique Jaeger Lecoultre durant trois ans et demi. Puis il s’est installé à Poix-de-Picardie en octobre 2017. La propriétaire partant à la retraite, le magasin était à reprendre.
Il faut dire que la passion de l’horlogerie lui est venue très tôt lorsqu’il allait en vacances chez son oncle à Orléans dont c’est aussi le métier : « Je l’aidais, se souvient Clément Lambert. J’aimais bien car c’était sympa et varié. On fait tous les jours le même travail mais ce n’est pas la même chose, on ne s’ennuie pas, c’est cela qui est intéressant. »
Alors qu’une de ses protégées en révision se fait entendre, il poursuit : « Beaucoup ne veulent plus s'occuper de l'entretien des pendules car cela prend de la place et du temps, rapporte-t-il. Même pour une simple révision, il faut démonter toutes les pièces : elles sont nettoyées deux fois dans une cuve à ultra sons et les pivots sont polis. Il faut ensuite repercer les trous des roues, tout remonter, revérifier les jeux, redémonter la pendule, repercer les trous, remonter la pendule, revérifier les jeux, effectuer le calage des sonneries, la lubrification, les réglages avance/ retard… »
Parfois, ces pendules n’ont qu’une valeur sentimentale, et pourtant des gens poussent la porte de son magasin et n’hésitent pas à consacrer 400 euros à l’objet de famille auquel ils tiennent, souvent transmis de générations en générations. Il leur faudra attendre plus de six mois pour retrouver leur bien. Débordé, Clément Lambert espère bien pouvoir compter sur l’appui d’un apprenti à la rentrée.
Parfois, des objets de très belle facture lui sont confiés. Il repense notamment à un cartel horloger du XVIIe ou à une pendule-lyre du XVIIIe siècle, que le propriétaire avait acheté 12 000 euros : « Je suis toujours désolé pour les clients quand je ne peux rien faire pour leur pendule, assure Clément Lambert. Ma plus grande satisfaction, c’est quand ils repartent contents du travail que j’ai réalisé. »