Initiatives

Poix-de-Picardie : concrétisation du Projet alimentaire territorial de la CC2SO

Initié en 2018, le Projet alimentaire territorial de la Communauté de communes Somme Sud Ouest se concrétisera dans les prochains mois par la construction d’un pôle alimentaire local Zac de la Mine d’or à Croixrault.

Sophie Longeaux, directrice du pôle Alimentation locale.
Sophie Longeaux, directrice du pôle Alimentation locale.

Présenté lors des vœux économiques, fin janvier, le pôle alimentaire local de la Communauté de communes Somme Sud Ouest (119 communes) commence à se concrétiser peu à peu. L’heure serait au choix de l’architecte. Érigé dans la Zac de la Mine d’or à Croixrault, un bâtiment de 2 300 m², qui se voudra le moins énergivore possible, rassemblera l’ensemble des projets : un marché d’intérêt local qui travaillera avec des producteurs et comptera comme clients des commerçants, des restaurateurs et la cuisine centrale.

Jusque 5 000 repas par jour

La cuisine centrale, elle, pourra assurer jusque 5 000 repas par jour à destination des crèches, des centres de loisirs, des établissements scolaires, des résidences autonomie, du portage à domicile et; enfin, une légumerie qui reposera sur le marché d’intérêt local et les producteurs et approvisionnera la cuisine centrale et les cuisines des établissements scolaires.

« L’ambition est d’offrir un accès à des produits locaux de qualité et parvenir à une autonomie alimentaire du territoire, explique Sophie Longeaux, directrice du pôle Alimentation locale. Nous voulons créer une synergie de la fourche à la fourchette à travers la création de ce pôle alimentaire local favorisant l’économie de la fonctionnalité et l’économie circulaire. »

Trente créations d’emplois sont annoncées. Ce pôle alimentaire local se veut une structure complexe, technique et innovante : « C’est la démarche en elle-même qui sera innovante. Ce sera un rouage complet », affirme Sophie Longeaux. C’est en partant du constat qu’une mauvaise alimentation et le manque activité physique avaient des répercussions sur la santé d’une partie des habitants que la CC2SO a engagé en 2018 une vaste concertation sur la thématique "Mieux manger pour aller bien" en se concentrant sur quatre axes de travail : lutte contre le gaspillage, éducation alimentaire, justice sociale et ancrage territorial.

Des tables de tri ont été installées dans les cantines.

Certains exploitants se lancent dans les circuits courts

Elle a débouché sur 13 fiches actions réparties en cinq problématiques : production, transformation, distribution, consommation et éducation & santé avec pour objectifs : d’encourager une agriculture de qualité, d’amélioration la santé des habitants par une alimentation issue de produits de qualité, locaux et la promotion des comportements sains à travers l’éducation alimentaire et l’activité physique et lutter contre le gaspillage.

« Il reste 715 exploitations sur le territoire qui est rural, poursuit Sophie Longeaux. En très grandes majorité, elles travaillent en circuit long. Toutefois, il y en a qui tendent vers les circuits courts : maraîchage, produits laitiers, production de fraises… Nous travaillons avec notre service économique et la Chambre d’agriculture qui connaissent toutes démarches et aides possibles. »

Atelier cuisine avec des enfants. 

Sur le terrain, différentes opérations ont ou sont menées. Citons notamment la camionnette d’éducation alimentaire itinérante de l’opération PAT’lin a permis de sensibiliser, entre 2022 et 2023, 4785 personnes, en collaboration avec la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt.

« Au niveau éducation, nous voulions revenir à des bases, apprendre aux enfants dès le plus jeune âge à mieux manger, ajoute-t-elle. Qu’est ce qu’un légume ? Sa saisonnalité ? Ses bienfaits ? Nous avons mis en place des ateliers au niveau du périscolaire et dans les centre d’accueil jeunesse. Dans les cantines, nous sensibilisons les enfants via des tables de tri, accompagnons les agents dans les bonnes pratiques et donnons les surplus. »

Même des classes de maternelles sont sensibilisées, ici à Gauville.