Poids public à Arras
Institué au XIIIe siècle par le comte d’Artois, le “poids public” permettait aux vendeurs et aux acheteurs du marché d’Arras de contrôler le poids de leurs marchandises. Le marché au grain d’Arras étant le plus important de France au milieu du XIXe siècle, cet édifice présente un intérêt patrimonial certain que la ville d’Arras se doit de préserver. Aussi, la Ville a-t-elle fait appel au savoir-faire des Compagnons du tour de France afin de restaurer ce bâtiment.
Une vitrine pour les Compagnons du tour de France. Un chantier-école, composé d’élèves des sections peintres/décorateurs et charpentiers/maçons, encadrés par des professionnels, a réalisé les travaux de restauration des décorations en bas-relief, de ravalement des façades en brique, de restauration de la toiture en ardoise naturelle d’époque, des faïences et des céramiques, et de la rénovation des peintures de décoration des façades. Ce chantier d’étude, subventionné à hauteur de 41 000 € TTC par la Ville dans le cadre d’un partenariat exemplaire, a duré environ un an. La Ville a financé l’achat des matériaux, l’université des Compagnons du tour de France assurant la rénovation en mettant en œuvre des techniques de pointe.
Le “poids public” a plus de 700 ans. Si on en croit le livre Mémoire en images – Arras des éditions Alan Sutton, le Poids public a été construit en 1882 à l’entrée de la Grand-Place sur l’ancienne porte Saint-Michel. Il aurait été déplacé à différentes reprises : de la Grand-Place (au XIIe siècle) à la salle des Concerts, puis sur les lieux de l’ancienne maison des dominicains.
Un “poids public” était un ouvrage architectural situé généralement au centre d’une ville, à proximité d’une gare, d’un bureau de poste ou d’un lieu de marché, et permettait de déterminer le poids de tout véhicule routier ou d’animaux tels que des porcs ou vaches pour ensuite les vendre à un prix en fonction de leur masse. Sa situation à l’entrée de la place, ancien marché aux grains encore alimenté par une voie ferrée au début du siècle dernier, est plutôt naturelle. Ce magnifique petit monument est situé sur le square Léon-Jouhaux (1879-1954, prix Nobel de la paix).