Plus de 300 millions d’investissements

L’annonce de la modernisation du site nordiste a été officialisée le 22 janvier, à l’occasion de la visite du président de la République. Dans un premier temps, 300 «temporaires» devraient passer en CDI à partir de cette année.

Le Toyota New Global Architecture (TNGA) est une nouvelle méthode de conception des véhicules.
Le Toyota New Global Architecture (TNGA) est une nouvelle méthode de conception des véhicules.

La venue d’Emmanuel Macron dans l’usine Toyota d’Onnaing, près de Valenciennes, a officialisé la décision prise par le groupe japonais. Principale information : un investissement de plus 300 millions d’euros pour Toyota Motor Manufacturing France (TMMF, le nom du site d’Onnaing). 400 millions avaient été annoncés les jours précédents, mais cette différence correspond, semble-t-il, à un volet formation.

Modernisation des sites

L’objectif du groupe japonais est de porter la production annuelle à 300 000 véhicules (des Yaris), contre une capacité actuelle de 270 000 (pour 240 000 modèles effectivement produits). Selon le communiqué de Toyota, «l’investissement total cumulé» pour le site industriel, ouvert en janvier 2001, serait ainsi porté à 1,4 milliard d’euros. Les 300 millions supplémentaires correspondent, eux, à de «nouveaux équipements, technologies et systèmes». Cette décision procède d’une stratégie de renforcement de la compétitivité des sites de production (six en Europe). Mais aussi à la production, déjà engagée, de Prius et de Prius rechargeables “de la quatrième génération“, ainsi que celle d’un crossover.

Des CDD transformés en CDI

Autre annonce : la transformation, à partir de cette année, de 300 contrats temporaires en CDI. Pour Toyota, ces contrats sont liés aux «travaux de préparation». 400 nouveaux CDI pourraient suivre, mais «lorsque la capacité maximale sera atteinte». Il ne faut donc pas parler trop vite de nouveaux emplois, mais plutôt d’un aménagement annoncé d’emplois et de contrats existants. L’usine emploie officiellement 3 821 personnes. Le groupe se montre bien sûr optimiste et confiant pour le site d’Onnaing, en rappelant notamment qu’en 2017, la Yaris avait été, une nouvelle fois, le modèle le plus produit en France…

Depuis le démarrage de la production en janvier 2001 (première pierre en 1998), plus de trois millions de Yaris ont été produites à Onnaing. Aujourd’hui, le site exporte 87% de sa production vers 50 destinations, dont les États-Unis, le Canada et Porto Rico. En juin 2016, pour les 15 ans, des portes ouvertes «grand public» avaient été organisées pour saluer la sortie de la 3 000 000e Yaris : une bicolore noir et blanc, une citadine hybride destinée au marché français.

Toyota précise que «les services de l’Etat et les collectivités locales ont contribué à cet investissement grâce à des aides pour la formation, l’innovation et l’amélioration de la performance environnementale du site». Autrement dit, malgré sa puissance économique, le groupe japonais a réussi à bénéficier d’argent public, les élus expliquant que c’était la condition pour que l’investissement se fasse bien à Onnaing. Il serait question de 2 à 4 millions provenant de l’Etat) ; 5 millions de Valenciennes Métropole ; 11 millions de la Région (dont 9 millions pris sur l’enveloppe européenne FEDER), un budget qui serait alloué à de la formation et à l’accès à l’emploi des jeunes et seniors.

 

Vendre une France attractive

Le passage d’Emmanuel Macron, le 22 janvier, à l’usine Toyota d’Onnaing s’inscrivait dans une stratégie et une communication bien identifiées : cultiver un climat pro-business, avec un pragmatisme anglo-saxon soigné jusque dans le vocabulaire afin d’attirer, en plus de conserver, des investisseurs ou des investissements étrangers dans une France se voulant plus attractive. D’où la levée actuelle de tout ce qui pourrait apparaître dans l’esprit des investisseurs comme des obstacles à leur venue ou à leur présence en France. On pense au Code du travail et à la fiscalité des entreprises… Rappelons que juste après le Valenciennois, le président de la République avait rendez-vous à Versailles afin d’y recevoir, en grande pompe, quelque 140 dirigeants d’entreprises bien connues, des multinationales, afin de recueillir des promesses d’investissements. Le slogan «Choose France» résumait bien l’enjeu quantitatif de l’opération. A l’agenda du chef de l’Etat, toujours sur le même thème et dans la foulée : le Forum économique mondial de Davos en Suisse, organisé du 23 au 26 janvier derniers.

 

Lors de la venue d’Emmanuel Macron.