Plaques funéraires, des objets à part entière
Avec leurs créations, Cristel Douard et son compagnon David Timlet ont l’art d’apporter un peu de tendresse dans des moments de tristesse. Aujourd’hui, leurs plaques funéraires dépassent les frontières.
L’aventure a démarré dans le garage de la maison familiale, avec des chutes de granit découpées à l’aide d’une machine achetée d’occasion. «On y est venus par hasard, après avoir perdu un proche», relate Cristel Douard. C’est parce qu’elle ne trouvait pas la plaque qui correspondait à la personnalité de la défunte, «une personne joyeuse, dynamique, passionnée de chevaux», que Cristel l’a imaginée. «Je suis communicante de formation, j’ai toujours fait de la création, alors j’ai fait cette plaque», commente l’intéressée. En mars 2013, après un an et demi d’étude «parce qu’il fallait que ce soit beau, incliné pour la prise au vent, anti-UV, résistant, etc.», elle se lance avec son conjoint dans une petite production «avec un produit très étudié». Celui-ci se compose d’un socle en granit et d’une plaque en plexi sur laquelle les hommages et épitaphes peuvent se décliner à l’infini. Photos détourées ou complètes, illustrations personnelles ou non, portraits, textes, formes découpées dans la plaque, petite ou grande plaque, ronde, ovale ou en forme de voiture, les propositions sont sans limites. «J’ai commencé par présenter quelques plaques à des amis, puis aux pompes funèbres de Wormhout qui nous ont passé notre première commande, relate Cristel Douard. Très vite, on a vu que le produit plaisait. On a donc mis en place une forme commerciale avec pour objectif de couvrir tout le pays avant notre premier salon du funéraire, organisé en novembre 2013 à Paris.» Dans le même temps, son époux s’occupait de la partie technique, emménageait dans un atelier de 350 m² et embauchait son premier salarié. Aujourd’hui, le couple dirige une équipe de trente personnes et travaille avec près de 2 000 pompes funèbres en France et à l’étranger. «On ne travaille pas avec les particuliers, tout passe par des sociétés funéraires qui peuvent chacune avoir leur catalogue personnalisé», précise la dirigeante. Face au développement exponentiel de l’entreprise, Cristel Douard et David Timlet déménagent une nouvelle fois pour un atelier de 1 000 m² à Quaëdypre où, depuis janvier, une équipe de dix personnes tient la cadence : Funer’Arts sort plus de 400 plaques par jour, sans compter les jardinières. L’entreprise est encore dispatchée sur deux autres sites : un espace marbrerie et un atelier numérique à Wormhout. «Mais on a en projet un bâtiment de 4 500 m² sur 6 000 m² de terrain à Wormhout, dans la zone d’activité de la Kruisstraet, où seront regroupées dans quatre travées de 1 000 m² toutes nos activités : stockage, marbrerie, assemblage et atelier numérique, ainsi que 500 m² de bureaux», annonce la responsable. Dans ses cartons, elle a aussi d’autres projets : «On attend l’arrivée de notre débiteuse pour le granit qui va nous permettre de faire nous-mêmes tous nos socles et de développer en parallèle une activité de marbrerie bâtimentaire et une autre de création de meubles.» Un site internet devrait également voir le jour d’ici la fin d’année.