Plan de relance : la Région met le paquet
Au lendemain de la présentation du plan de relance gouvernemental, Xavier Bertrand a rencontré à Beauvais les maires et présidents d’intercommunalités. Au total, 1,3 milliard d’euros est mobilisé par la Région pour relancer l’économie.
« Il faut desserrer le frein à main ». Par cette métaphore, Xavier Bertrand a exprimé son impatience à redonner des couleurs à l’économie régionale, durement impactée par la crise de la Covid-19. Avec plus de 90% des entreprises évoluant dans des secteurs touchés par les mesures sanitaires, plus de 85% des entreprises de moins de 20 salariés, dont 40% d’entreprises individuelles, et la réduction des investissements des groupes étrangers qui contribuent largement au dynamisme régional, « il y a des raisons d’être inquiets », estime le président de la Région.
Raison de plus pour se mobiliser en faveur du tissu économique. Bien que le Département n’ait pas la compétence économique, le Conseil départemental de l’Oise a débloqué plus de 51 millions pour aider les entreprises et les familles à se redresser, a rappelé sa présidente Nadège Lefebvre. De son côté, l’Agglo du Beauvaisis, présidée par Caroline Cayeux a mis en place un ensemble de mesures de sauvegarde pour un montant global de trois millions d’euros. Du côté de la Région, c’est un plan de relance ambitieux qui est déployé, avec au total 1,3 milliard d’euros injectés : d’abord 205 millions pour consolider les entreprises et les accompagner dans leur transformation afin de préserver l’emploi, 85 millions pour amplifier la dynamique Rev3 vers une économie régionale décarbonée et résiliente, 482 millions pour accompagner les personnes les plus touchées, les jeunes et les familles, 34 millions pour renforcer l’attractivité du territoire en soutenant les acteurs culturels, sportifs et touristiques, 470 millions pour soutenir la commande publique et donner ainsi de l’activité aux entreprises.
Des procédures à alléger
Car Xavier Bertrand l’a martelé aux élus, la commande publique est indispensable à la reprise d’activités et au maintien de l’emploi. « Il faut que les projets électoraux deviennent des chantiers concrets », a-t-il insisté. Pour toutes les demandes de subvention auprès de la Région, le président s’engage à une réponse dans le mois suivant le dépôt du dossier complet. En outre, tous les projets lancés avant le 31 mars bénéficieront d’une bonification de 10%.
Les financements prévus dans le cadre de l’opération “Centres villes-centres bourgs” seront étendus aux communes non éligibles. Les réunions d’affectation d’aides à la rénovation du petit patrimoine seront plus fréquentes. Le numéro unique mis en place dès le confinement pour répondre aux interrogations des chefs d’entreprise sera élargi aux élus, et 21 agences de proximité seront ouvertes.
La Région elle-même va accélérer ses grands projets, en particulier la création des ports intérieurs sur le Canal Seine-Nord-Europe, les infrastructures de transports et les travaux dans les lycées, centres de formations des apprentis et autres bâtiments régionaux. « Mais nous demandons aussi à L’État de simplifier ses procédures, en particulier le code des marchés publics, de relever les seuils des commandes publiques, d’alléger certaines règles d’appels d’offre, d’assouplir les contraintes des Bâtiments de France », a énuméré Xavier Bertrand. « Nous ne demandons pas d’argent, nous demandons la possibilité de dépenser le nôtre », a-t-il conclu.