Plan d'économies: Le Maire et Cazenave sur le gril au Parlement

Deux semaines après l'annonce d'un plan d'économies controversé de 10 milliards d'euros, les ministres Bruno Le Maire et Thomas Cazenave se soumettent mercredi aux questions des députés et sénateurs sur ces...

Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Lemaire et le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave à l'Elysée à Paris, le 21 février 2024 © Ludovic MARIN
Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Lemaire et le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave à l'Elysée à Paris, le 21 février 2024 © Ludovic MARIN

Deux semaines après l'annonce d'un plan d'économies controversé de 10 milliards d'euros, les ministres Bruno Le Maire et Thomas Cazenave se soumettent mercredi aux questions des députés et sénateurs sur ces vastes coupes dans le budget de l'Etat.

Le ministre de l’Economie et des Finances et son collègue délégué aux Comptes publics sont attendus à 15H00 devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, puis à 17H00 devant celle du Sénat.

Moins de deux mois après l'adoption définitive par le Parlement du budget pour 2024, Bruno Le Maire a annoncé mi-février un plan d'économies de dix milliards d'euros sur les dépenses de l'Etat. 

Il a également abaissé la prévision de croissance à 1% pour 2024, contre 1,4% dans le budget initial - un chiffre nettement supérieur au consensus des conjoncturistes et que le Haut Conseil des finances publiques avait jugé "élevé" dès son dévoilement en septembre.

"Lors des débats budgétaires fin 2023, Bruno Le Maire se disait confiant sur les 1,4% de croissance, alors que j’annonçais déjà ce chiffre impossible à tenir. Deux mois après, qui disait vrai?", a fait mine de s'interroger mardi sur X (ex-Twitter) Eric Coquerel, le président LFI de la commission des Finances de l'Assemblée nationale.

Le plan d'économies a été acté par décret plutôt que via un projet de loi de finances rectificative (PLFR), qui aurait obligé le gouvernement à soumettre ces dix milliards de coupes à l'approbation du Parlement, un exercice périlleux à l'heure où le camp présidentiel ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale.

"Un coup de rabot massif et aveugle (...) décidé sur un coin de table à Bercy", s'est indigné fin février le spécialiste du budget Charles de Courson (groupe Liot).

Une vingtaine de députés Les Républicains ont par ailleurs écrit au Premier ministre Gabriel Attal pour dénoncer un "contournement grave du Parlement", allant jusqu'à le qualifier de "scandale démocratique".

Thomas Cazenave a pour sa part souligné que la loi permettait au gouvernement d'annuler par décret des crédits pouvant aller jusqu'à 1,5% du montant global des lois de finances en cours, et que l'exécutif était donc dans son bon droit.

Le gouvernement n'a en outre pas exclu un PLFR à l'été pour éventuellement acter de nouvelles coupes budgétaires et a déjà prévenu de la nécessité de trouver au moins 12 milliards d'euros d'économies supplémentaires en 2025.

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