Place aux biocarburants de deuxième génération

Grâce au démonstrateur BioTfuel, Bionext vise le marché des technologies de production de biocarburants de deuxième génération à l'horizon 2020, accompagné d'une chaîne de procédés performante à l'échelle industrielle dans les dix ans à venir...

Ségolène Royal était présente pour inaugurer le démonstrateur BioTfuel.
Ségolène Royal était présente pour inaugurer le démonstrateur BioTfuel.

 

D.R.

Ségolène Royal était présente pour inaugurer le démonstrateur BioTfuel.

C’est un projet ambitieux, un projet tourné vers l’avenir qui a vu le jour en 2010, s’est concrétisé en 2014 par l’installation de la société Bionext dans le port de Dunkerque, avant d’être inauguré cette année moyennant 180 M€ d’investissement, dont 33 M€ financés par l’ADEME dans le cadre du Fonds démonstrateur de recherche et 3,2 M€ par le Fonds européen de développement régional. Mené par un consortium de six partenaires dont les compétences couvrent l’ensemble de la filière des biocarburants (cf. encadré), le projet BioTfuel a pour objectif de se positionner sur le marché des technologies de production de biocarburants de deuxième génération à l’horizon 2020 et de disposer au bout de dix ans d’une chaîne de procédés performante à l’échelle industrielle. Cette chaîne permettra de produire, par voie thermochimique, du biogazole et du biokérosène de deuxième génération. Le projet BioTfuel est un process industriel construit en quatre étapes : le prétraitement et la torréfaction, réalisés sur le site Avril de Venette, puis la gazéification, la purification du gaz de synthèse, et enfin la conversion finale en biocarburant par synthèse Fischer-Tropsch, trois étapes réalisées dans le démonstrateur BioTfuel implanté sur le site de Total à Dunkerque.

Symbole de l’excellence énergétique. La période de construction étant terminée, le démonstrateur va donc passer en phase de tests “pour développer des biocarburants qui seront compétitifs et dont les performances environnementales sont indéniables, avec notamment 90% de gaz à effet de serre en moins par rapport aux carburants fossiles, rappelait Jean-François Roux, dirigeant de Bionext. Ces nouveaux biocarburants viendront compléter la première génération de biocarburants. C’est un complément nécessaire pour permettre le développement de ces technologies. Aujourd’hui, ils ont leur place dans le mix énergétique européen.” Issus de la transformation de l’intégralité de la plante, en particulier de la lignocellulose, les biocarburants deuxième génération valorisent les parties non comestibles du végétal. Ils utilisent des matières premières abondantes comme le bois, la paille, les résidus forestiers, les cultures déviées, etc. Ce qui cadre avec les enjeux de la directive européenne 2008/08 CE, dite EnR, qui vise à porter à 10% la part des énergies renouvelables utilisées dans les transports d’ici 2020. “Nous avons ici un symbole extraordinaire de l’excellence énergétique, renchérissait Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer. Ce projet trace la voie de la bioraffinerie du futur. La mutation doit s’accélérer et cet exemple en est un des fleurons. Le projet BioTfuel dote la France de moyens industriels performants et exemplaires à l’échelle européenne en termes de technologie“, ponctuait la ministre. 

Les partenaires du projet BioTfuel. Le consortium regroupe Axens (design et intégration de procédés catalytiques à fort contenu technologique), le CEA (R&D), IFP énergies nouvelles (R&D dans le domaine des procédés et catalyseurs), Avril (transformation de la biomasse et la production de biocarburants), Thyssenkrupp (technologie de gazéification) et Total (développement de projets industriels, opération de procédés complexes et maîtrise de formulation de carburants). La société Bionext assure la coordination du projet, ainsi que la construction et l’opération des unités de démonstration de prétraitement et de gazéification.