Pince Mi, pour y voir plus clair pendant la Covid-19

SMG Confrère à Saint-Paul a créé un dispositif simple et efficace pour empêcher la formation de buée sur les lunettes des porteurs de masques. Un vrai soulagement.

Stéphane Pain, Gil et Louis Sitkiewiez : à eux trois, ils ont conçu et diffusé Pince Mi, la solution anti-buée sur les lunettes des porteurs de masques.
Stéphane Pain, Gil et Louis Sitkiewiez : à eux trois, ils ont conçu et diffusé Pince Mi, la solution anti-buée sur les lunettes des porteurs de masques.

Tous les porteurs de lunettes le savent : quand on porte le masque indispensable pour éviter la propagation de la Covid-19, les verres se couvrent de buée et on n’y voit plus rien… Comment faire puisqu’il n’est pas question de se passer de masque et qu’on ne peut pas enlever ses lunettes ? La solution : Pince Mi, une petite pince collée ou cousue sur le masque, qui plaque ce dernier sur le nez et empêche ainsi l’air de remonter pour former la buée… Et ça marche ! Non seulement les verres restent transparents, mais en plus le masque est maintenu bien en place, ce qui évite des manipulations réputées néfastes.

Ici présenté par Stéphane Pain, le dispositif Pince Mi a même reçu l’aval du Professeur Didier Raoult.

Ce petit dispositif a été créé par Gil Sitkiewiez, directeur commercial de l’entreprise de tôlerie, découpage et emboutissage SMG Confrère près de Beauvais. « Lorsque le confinement a été déclaré, nous avons fermé l’usine pendant 15 jours, sachant que nous allions rouvrir très vite puisque nos clients industriels continuaient à fonctionner. Nous avons préparé le retour de nos salariés, installé des distributeurs de gel et acheté des masques. Au bout d’un quart d’heure, les équipes sont venues me voir pour se plaindre du manque de visibilité lié à la formation de buée sur leurs lunettes de vue ou de protection », explique le directeur. Qui teste les sprays disponibles sur le marché mais ne fonctionnant pas sur tous les verres, essaie des remèdes de grand-mère plus ou moins efficaces.

500 à 1 000 pièces vendues chaque jour

Ancien professeur de dessin industriel, Gil Sitkiewiez dessine alors un petit système de pince. Avec son collègue technicien du Bureau d’études et méthodes Stéphane Pain, il met au point un prototype et fabrique une première série. Son fils Louis, apprenti technico-commercial dans l’entreprise, diffuse l’information sur les réseaux sociaux, crée une page de vente sur le site de l’entreprise. La télévision vient faire un reportage… et l’affaire est lancée. « Les premières semaines, nous recevions chaque jour des commandes pour 500 à 1 000 pièces, nous avons dû affecter huit personnes à l’emballage », confie l’inventeur.

Aujourd’hui, avec près de trois millions de pièces vendues, la distribution s’organise. Des partenariats avec des entreprises sont mis en place, des distributeurs en pharmacies sont intéressés, le site Internet Ma petite mercerie les distribue. Car Pince Mi existe en deux versions : une version adhésive en aluminium, qui peut se coller plusieurs fois sur des masques chirurgicaux ou en tissu, et une version en inox à coudre sur les masques en tissu, qui supporte évidemment les lavages répétés. Les deux versions sont aussi en vente sur le site smg-decoupage-tolerie.com, au prix de 10,95 euros les 15 pinces adhésives et 9,95 euros les 15 pinces à coudre.

Avec la rentrée scolaire et le port du masque obligatoire pour les élèves, Gil  Sitkiewiez développe actuellement une taille enfant plus petite, plus souple et plus légère. Et comme l’imagination et l’énergie de ce Géo Trouvetou sont inépuisables, il a aussi mis au point un système d’accrochage de cloisons mobiles sur les bureaux, facile et presque invisible. Nommé Flex Cocoon, il sera commercialisé sur le site Internet Du passe au présent. Parce que chez nous, on a peut-être la Covid-19, mais on a surtout des idées !

Sur les emballages des Pince Mi, un QR Code renvoie à des tutoriels d’installation.