Pierre Giroux : « nous avons décidé d’anticiper notre rapprochement »
Le premier Campus
experts-comptables des Hauts-de-France aura lieu les 13 et 14 novembre à
Valenciennes. Au programme, des conférences, des ateliers, des formations, une
assemblée générale statutaire commune et des temps de convivialité pour
marquer, avant la fusion des deux régions ordinales prévue officiellement en
2021, le rapprochement des cinq départements. Pour Pierre Giroux, président du
conseil régional de l’ordre des experts-comptables Picardie Ardennes, cet
événement sera « un grand rendez-vous ».
Picardie la Gazette :
Pourquoi avoir choisi une organisation commune avec le Nord Pas-de-Calais pour
votre assemblée générale ?
Pierre Giroux :
En 2011 nous avions déjà organisé un événement commun mais à l’époque il n’y
avait aucun enjeu territorial. Aujourd’hui, ce Campus représente les prémices
de notre fusion qui doit être effective au 1er janvier 2021. Avec Hubert
Tondeur, président du conseil régional de l’ordre des experts comptables Lille
Nord Pas-de-Calais, nous avons décidé d’anticiper le rapprochement de nos deux
régions grâce à cet événement qui nous permet de toucher 1 200
experts-comptables. Tous ne seront pas présents mais si nous pouvions rassembler
entre 700 et 1 000 personnes, accompagnateurs et partenaires compris, ce serait
déjà formidable. Dans tous les cas, ce Campus sera un grand rendez-vous pour
nos collaborateurs.
P.L.G. : Quel est
le programme de ce Campus, organisé sur deux jours ?
P.G. : Nous avons opté pour un format
Campus, ce qui existait déjà à Lille, afin de pouvoir offrir le maximum aux 1
200 experts-comptables que compte la région. Sur deux jours, les 13 et 14
novembre à la Cité des congrès de Valenciennes, ils pourront bénéficier
d’ateliers-formations dans tous les domaines : social, juridique etc. De
manière générale, ces formations rencontrent toujours beaucoup de succès. Elles
permettent aux experts-comptables d’actualiser leurs connaissances, de se
mettre à jour sur les nouveautés et de rechercher de nouveaux outils à
dupliquer dans leurs cabinets. Cela leur permet d’anticiper l’avenir, surtout
concernant les nouvelles problématiques autour du digital. Durant ces deux
jours, il y aura également des temps de convivialité comme la prestation de
serment, l’élection du meilleur mémoire ou le Prix du plus jeune inscrit, une
soirée animée par un DJ, mais aussi notre assemblée générale statutaire, qui
sera commune et plusieurs conférences, dont une très attendue sur le management
à l’ère des mutations numériques et de l’intelligence artificielle animée par
Cécile Dejoux, professeur des universités au Cnam, professeur affiliée à l’ESCP
Europe et intervenante à l’ENA. Cette thématique s’inscrit dans la lignée du
dernier congrès national qui était intitulé “L’expert-comptable au cœur des
flux”. C’est un enjeu majeur pour notre profession.
P.L.G. : À ce propos, quel regard
portez-vous sur le numérique ? Le percevez-vous comme une opportunité ou plutôt
comme une menace ?
P.G. : On ne peut pas aller contre
l’histoire. Il faut donc prendre le train. Si on ne veut pas que quelqu’un
d’autre soit présent à notre place dans certains domaines, comme la
récupération des données, entre autres, on n’a pas le choix. Les entreprises
sont nos clients, il faut donc aussi les accompagner dans cette mutation. On
assiste à une ubérisation de la comptabilité, notre métier va donc forcément
changer. Cela passe par l’acquisition de nouvelles compétences, notamment à
travers la formation et le traitement des flux par la facturation électronique
d’ici à trois ans. Conséquence : il va falloir que nous offrions de nouvelles
prestations en dehors de nos missions traditionnelles. Nous pouvons, par
exemple, renforcer notre rôle de conseil en proposant aux entreprises de les
accompagner dans leur création, leur développement et leur évaluation. Nous
pourrions également aider les particuliers en matière de fiscalité personnelle
et en étant à leurs côtés dans la gestion de leur patrimoine.
P.L.G. : Le
numérique, c’est donc votre plus gros chantier pour les mois à venir ?
P.G. : C’est un
défi majeur mais notre plus gros chantier actuellement c’est de réussir notre
fusion avec le Nord Pas-de-Calais. On y travaille depuis un an déjà. Les débuts
ont été un peu difficiles car nous avons des procédures différentes et que nos
équipes ne se connaissaient pas encore. Mais ça y est, c’est parti. Nous
travaillons d’ailleurs déjà ensemble sur de nombreux points et avons désormais
des réunions communes. Il reste un gros travail à faire pour tout harmoniser
mais nous sommes sur la bonne voie.
P.L.G. : Cette
fusion va-t-elle impacter vos missions et votre fonctionnement à l’échelle
locale ?
P.G. : L’ordre
d’Amiens garde ses locaux. D’abord, pour pouvoir y accueillir son organisme de
formation, mais aussi pour préserver son maillage territorial. Cette proximité
géographique est essentielle pour continuer à assurer nos fonctions régaliennes
au quotidien. Nous allons également conserver certaines actions propres à la
Picardie, comme la Nuit qui compte, qu’il serait difficile d’appliquer au
format de la grande région avec un nombre de participants trop important.
P.L.G. : Pour
conclure, souhaitez-vous adresser un message aux chefs d’entreprises du
territoire ?
P.G. : Les
experts-comptables sont en train d’aborder l’avenir et les nouvelles
technologies avec beaucoup de sérénité. Ils seront prêts à conseiller leurs
clients, quelles que soient les entreprises et surtout quelle que soit leur
taille, pour les accompagner au mieux dans leur développement.