Besoin de compétences
Photovoltaïque : un écosystème est né en Meurthe-et-Moselle
Les marchés de demain, c’est bien, avoir les bras nécessaires et des collaborateurs formés pour y faire face, c’est mieux ! Bon nombre de filières prennent en main cette problématique avec l’implication des différentes organisations professionnelles. Exemple en Meurthe-et-Moselle avec la filière du bâtiment souhaitant ne pas passer à côté des opportunités d’activités liées au secteur du photovoltaïque.
Le marché du photovoltaïque, une manne de croissance et de diversification d’activité pour les professionnels du bâtiment ! «C’est une opportunité pour nos entreprises. C’est un peu comme la rénovation énergétique il y a quelques temps. Les entreprises locales doivent se l’approprier histoire que cela ne bénéficie pas seulement aux grands groupes», expliquent Alban Vibrac, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle et Aline Sigris, la secrétaire générale de la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) de Meurthe-et-Moselle.
À la mi-décembre dernier, les deux organisations professionnelles ont réuni une partie de leurs adhérents afin de les sensibiliser à abattre la carte de ce marché qui s’affiche comme l’un des marchés d’avenir pour le secteur. D’après le dernier observatoire de France Territoire Solaire (un think tank de l’énergie solaire photovoltaïque), le dynamisme du marché solaire se confirme sur les segments de petite puissance qui ont battu des records de raccordement à la fin de l’année dernière.
À l’aube d’une future PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) et de la loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables, le marché du photovoltaïque s’impose tout naturellement. Reste à trouver les compétences et les bras mais surtout «ne pas laisser filer ce marché pour les entreprises de notre département», comme l’assure Julien Le Goff, le secrétaire général de la préfecture de Meurthe-et-Moselle.
Sur son impulsion, et en lien avec la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle et la Capeb de Meurthe-et-Moselle, l’État entend mettre en place un véritable écosystème histoire d’accompagner les entreprises locales du bâtiment à s’approprier ce marché. Une diversification pas toujours facile à réaliser pour un artisan plus spécialisée dans la pose de charpente ou des travaux de couverture.
Label de qualité
Dès le mois de février prochain, les entreprises souhaitant se lancer sur ce marché du photovoltaïque pourront faire suivre à leurs collaborateurs une formation de monteurs assembleurs de panneaux photovoltaïques. Les besoins dans la région pour faire face à la demande du marché solaire est estimé à environ 1 200 techniciens-poseurs à l’horizon 2030 (150 en Meurthe-et-Moselle pour le moment). Ces formations, de trois jours pour les collaborateurs des entreprises, seront réalisées au sein du CFA BTP de Pont-à-Mousson et les Vosgiens devraient également emboîter le pas via le CFA d’Arches.
«En proposant ces formations, nos entreprises auront la capacité d’offrir des prestations bénéficiant d’un label de qualité en assurant la pose, le raccordement, le suivi et l’entretien des panneaux photovoltaïques», continue Alban Vibrac. Reste à savoir combien d’entreprises locales vont abattre cette carte ?
Face aux besoins et aux difficultés de recrutement rencontrées aujourd’hui dans ce secteur, ces formations sont déjà proposées à des demandeurs d’emploi depuis septembre dernier. Une quinzaine a été recrutée pour bénéficier de heures de formation au CFA mussipontain. Leur formation vient tout juste de se terminer et ils ont tous la garantie d’être engagés. En Meurthe-et-Moselle, une à deux formations de ce type pour les demandeurs d’emploi devrait être programmées.
Hydrogène : Green SKHy lancé
Nom de code : Green SKHy (Skills & Knowledge for Hydrogen). Objectif : adapter les formations pour répondre aux besoins de recrutement des entreprises de la filière hydrogène. Cette initiative transnationale pour les métiers et compétences de cette filière est portée par l’Afpa à la tête d’un consortium de 17 partenaires européens de six pays. Selon l’étude Def’Hy, pilotée par France Hydrogène, 85 % des métiers sollicités par cette dynamique d’embauche dans la filière hydrogène sont en forte, voire très forte tension, et l’offre de formation peine à y répondre. En mars prochain, à l’occasion de la Foire internationale de Metz, un grand séminaire, organisé avec le réseau transfrontalier Eures-T-Grand Région, consacré à ces métiers est annoncé.