Photographies de Joseph Quentin
Après l’exposition de cartes postales, la première saison du centenaire 14-18 à Arras consacrée à la Belle Epoque se poursuit. Jusqu’au 15 septembre, le musée des Beaux-Arts d’Arras propose de découvrir ou de redécouvrir le travail de Joseph Quentin, photographe arrageois (1857-1946).
Joseph Quentin, témoin du passé d’Arras. Né en 1857 près d’Arras, à Neuville-Saint-Vaast, autodidacte, Joseph Quentin fut cordonnier, taxidermiste puis photographe à la production abondante (portraits, vues urbaines, paysages, etc.). Sa renommée lui permit de devenir photographe officiel de la préfecture du Pas-de-Calais en 1892. «Quentin vécut la profonde rupture, historique et sociale, que fut le Première Guerre mondiale. Il fut aussi un témoin privilégié de l’Artois et d’Arras à la Belle Epoque.»
L’exposition restitue le parcours de cette personnalité attachante : un chroniqueur de son temps, proche du mouvement pictorialiste. Son approche, tantôt artistique, tantôt technique, reflète les débats autour de la photographie naissante : s’agit-il d’une véritable création ou d’une simple reproduction ?
Les clichés que Quentin réalisa avant la Première Guerre mondiale offrent des images de l’Artois et d’Arras entre 1870 et 1914. Il s’agit d’évoquer le dernier été de l’insouciante société de la Belle Epoque et la physionomie de la cité atrébate avant les destructions. L’exposition décline des thématiques variées : l’Artois d’avant-hier rural et industriel, avec ses paysans et mineurs ; les représentations d’Arras avant 1914, avec ses places et édifices dans le contexte de l’urbanisation ; les activités quotidiennes et les événements exceptionnels rythmant la vie de la prospère capitale du département.
Des reproductions confrontées aux œuvres du musée. L’exposition propose une sélection représentative de photographies, retirées à partir d’originaux sur plaque sur verre conservés au musée. Quentin fit don en effet, en 1946, un important fonds constitué de 1 600 plaques. Ce retour aux négatifs permet d’apprécier la qualité plastique, notamment des effets de lumière, chez Quentin. Ses clichés se retrouveront aussi confrontés à des reproductions sur papier (albums ou cartes postales) et comparés à des œuvres du musée : peinture, estampe ou animal naturalisé. Quentin eut de multiples sources d’inspiration. L’influence esthétique des peintres Camille Corot ou Jules Breton est parfois perceptible. Si certains clichés présentent des similitudes iconographiques avec le peintre arrageois Charles Desavary, d’autres varient dans le traitement du sujet (notamment avec Arthur Mayeur).
Musée des Beaux-Arts /Abbaye Saint-Vaast, 22 rue Paul-Doumer à Arras. Tél. : 03 21 71 26 43.
Tarif plein : 5 €. Tarif réduit : 3 €. Gratuit pour les moins de 18 ans.