Philippe Vasseur : “Cette région a un potentiel extraordinaire”

Philippe Vasseur était, le 1er décembre, l’invité des trésoriers d’entreprise de la région. L’occasion de leur expliciter le concept et les enjeux de la troisième révolution industrielle pour les entreprises et la région.

Lors de ce dîner-débat, Rémi Rodier, directeur général de la Société de recherche de synergies, a accédé au statut de membre d’honneur de l’AFTE pour avoir été, de 2003 à 2011, délégué régional Nord de France. Il a reçu des mains de Philippe Messager la médaille de l’Association pour le mandat exercé et les services rendus.
Lors de ce dîner-débat, Rémi Rodier, directeur général de la Société de recherche de synergies, a accédé au statut de membre d’honneur de l’AFTE pour avoir été, de 2003 à 2011, délégué régional Nord de France. Il a reçu des mains de Philippe Messager la médaille de l’Association pour le mandat exercé et les services rendus.
De gauche à droite, Philippe Messager, président national de l’AFTE, Philippe Vasseur, président de la CCI de région Nord de France, et Antoine Besancenez, délégué régional de la délégation Nord de France de l’AFTE.

De gauche à droite, Philippe Messager, président national de l’AFTE, Philippe Vasseur, président de la CCI de région Nord de France, et Antoine Besancenez, délégué régional de la délégation Nord de France de l’AFTE.

Après, en 2013, Sylvie Goulard (députée européenne) et François Pérol (président du directoire de BPCE), sur le thème “Quelle Europe voulons-nous ? Comment réformer nos Etats et nos économies ?”, et, en 2014, Patricia Barbizet (vice-présidente du conseil d’administration de Kering) et Gérard Soularue (président de la commission économie et croissance de la CCI de région Paris – Ile-de-France), sur le thème “Comment envisager le capitalisme français et européen de demain ?”, c’est Philippe Vasseur, président de la CCI de région Nord de France et du Forum mondial de l’économie responsable, qui était l’intervenant le 1er décembre 2015 du dîner débat annuel organisé par la délégation Nord de France de l’Association française des trésoriers d’entreprise dans les salons Caquant à Tourcoing. Thème retenu : “Les enjeux de la troisième révolution industrielle sur l’entreprise”.

La mission du trésorier.

Quelque 140 adhérents et partenaires de la délégation Nord avaient répondu à l’invitation de leurs présidents régionaux, Antoine Besancenez, et national, Philippe Messager. Ce dernier, accompagné de son vice-président, Olivier Guélaud, en charge des délégations régionales, a évoqué l’actualité du trésorier d’entreprise. “Expert en gestion des risques financiers aux quels l’entreprise est exposée, risques de change, de taux, de liquidité, de contrepartie bancaire, mais aussi acteur incontournable dans les chantiers qui visent à optimiser les besoins en fonds de roulement de l’entreprise, optimisation qui ne peut être mise en oeuvre sans faire du cash management un maillon essentiel et complémentaire de la chaîne clients/fournisseurs, le trésorier doit dès lors être en parfaite symbiose avec l’écosystème de son entreprise pour, en permanence, adapter l’ensemble des éléments qui sont sur son tableau de bord, que ce soit côté clients ou côté fournisseurs, délais de règlement, supports de règlement, relances, reporting, financements adossés. Et tout ceci dans un contexte mondialisé et volatile.” Conséquence de la crise, “les trésoriers ont aussi dû se plier à de nouvelles mesures réglementaires, financières, comptables (jusqu’à devoir assurer) la mise en place d’outils de contrôle pour leur permettre d’être garants de la bonne application de ces contrôles”. Si “ses missions et ses responsabilités se sont élargies, le trésorier, a rappelé Philippe Messager à ses interlocuteurs, a pour mission principale d’optimiser la gestion des risques financiers de l’entreprise, mais aussi de participer activement à la défense de l’image et de la réputation de l’entreprise”.

Un nouveau modèle économique. “Le plan stratégique que nous avons mis en place, ce n’est pas seulement le plan Rifkin, ce n’est pas simplement de la transition énergétique, c’est un nouveau modèle économique dans lequel nous avons mis les piliers Rifkin que sont l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, les bâtiments producteurs d’énergie et la mobilité douce. Nous y avons ajouté l’économie circulaire et l’économie de la fonctionnalité.” En réponse à Antoine Besancenez qui tenait le rôle d’animateur de ce dîner-débat et l’interrogeait sur la genèse et les apports de la troisième révolution industrielle (TRI), Philippe Vasseur l’a resituée dans le contexte d’une “région à la recherche d’un (nouveau) destin collectif”, “une région qui était (la reine) de la première révolution industrielle, qui a subi de plein fouet la deuxième révolution industrielle (…), qui, confrontée à une mutation extrêmement brutale, a proposé à Jérémy Rifkin de faire du Nord-Pas-de-Calais un laboratoire, une région pionnière de la TRI”. Pour avoir réussi à réunir ensemble monde économique, monde politique, monde universitaire et recherche, s’est développée une vision commune de la région, avec une énergie décarbonée à l’horizon 2050, une consommation énergétique réduite de 60%, etc., mais aussi avec des évolutions économiques et de l’emploi. Aujourd’hui, parce que “troisième révolution industrielle” fait “barbare”, le mot “industrie” devant être pris dans son acceptation la plus large de “toute activité économique”, son nom de code est devenu “Rev 3”, “rêve d’un possible qui est de retrouver le chemin de la prospérité”.

Plus de 300 projets en portefeuille. Aux trésoriers d’entreprise, peut-être un peu incrédules sur l’efficacité de la démarche auprès des entreprises, Philippe Vasseur a détaillé la mise en action de leur sensibilisation et de leur accompagnement via la création, dès le début 2014, d’un club des entrepreneurs de la TRI. “Aujourd’hui, nous avons plus de 300 projets en portefeuille, s’est-il félicité. Notre principal obstacle n’a pas été le financement. Notre sujet majeur a été d’avoir de bons projets et, plus encore, de permettre à ces projets de s’épanouir. Une entreprise peut accéder à cette démarche de TRI à partir du moment où elle est en rupture. Nous ne manquons pas de projets très innovants, très originaux. Les chefs d’entreprise ont compris que les business sont amenés à changer.” Aux mêmes possiblement inquiets de la problématique financement, il a rappelé qu’”à la base, il faut un bon projet et une crédibilité”. Un hub de financement a été créé, qui réunit les 32 intervenants présents en région devant qui les porteurs présentent leurs projets.

Pour les projets innovation, trois leviers sont actionnés : le financement participatif avec trois plates-formes de crowdfunding pour les prototypes et les TPE, le lancement le 22 janvier 2015 d’un livret d’épargne dédié au financement des entreprises TRI avec un objectif de 10 M€ de souscription (déjà atteint la première année) et la promesse d’une rencontre entre épargnants et projets financés qui aura lieu à la CCI Grand-Lille le 22 janvier 2016. Enfin, pour “faire du fonds propre”, le lancement en cours d’un fonds d’investissement dédié avec la BEI qui mobilisera 50 M€ avec un effet levier de 5 à 250 M€ de financement possible.

“On l’amplifiera”. S’il s’est plu à planter le décor de la TRI, Philippe Vasseur a dû aussi le concrétiser à travers de nombreux exemples, citant ici le pôle d’excellence BTP Inotep à Tourcoing qui a en projet la fabrication d’une imprimante 3D dédiée à la construction et la construction d’un bâtiment démonstrateur.

Là encore la création d’un technocentre dédié au développement des technologies de méthanisation ; là un projet de territoire à énergie positive, le quartier de l’Escalette à Bondues, avec une éolienne à axe vertical sur le toit d’un immeuble avec rotor fabriqué avec de la fibre de lin… “L’idée de la Rev3, c’est d’unir tous les acteurs. Cette région a un potentiel extraordinaire”, s’est enthousiasmé Philippe Vasseur. Un Philippe Vasseur, président de la CCIR, qui, clin d’oeil à l’actualité, “a interrogé la totalité des candidats. Huit ont répondu, hors Lutte Ouvrière. Tous ont dit : la TRI, on l’a votée, on y croit, on la poursuivra et même on l’amplifiera. Nous avons opéré une révolution dans les esprits”. Seul bémol, ne pas avoir réussi à toucher durablement le public: “C’est un travail de longue haleine. On n’est pas au bout de nos peines.”Autre chantier, cette fois plus prometteur : le management Rev3, puisque le 10e World Forum de 2016 sera consacré à la “réinvention” de l’entreprise.

Lors de ce dîner-débat, Rémi Rodier, directeur général de la Société de recherche de synergies, a accédé au statut de membre d’honneur de l’AFTE pour avoir été, de 2003 à 2011, délégué régional Nord de France. Il a reçu des mains de Philippe Messager la médaille de l’Association pour le mandat exercé et les services rendus.

Lors de ce dîner-débat, Rémi Rodier, directeur général de la Société de recherche de synergies, a accédé au statut de membre d’honneur de l’AFTE pour avoir été, de 2003 à 2011, délégué régional Nord de France. Il a reçu des mains de Philippe Messager la médaille de l’Association pour le mandat exercé et les services rendus.

AFTE : la délégation Nord, première des régions de province

Si l’Association française des trésoriers d’entreprise (1 200 adhérents revendiqués) s’apprête à fêter en 2016 ses 40 ans d’existence, sa délégation régionale en totalise 32. Aujourd’hui forte de 120 adhérents, aux deux tiers trésoriers d’entreprise et pour un tiers partenaires, banquiers, éditeurs de logiciels, consultants et prestataires de services dédiés, la délégation Nord, élargie à la Belgique et demain à la Picardie, peut s’enorgueillir d’être, “et de loin”, la première des neuf délégations régionales de province, devant Rhône-Alpes. “La raison en est que la région a la chance de compter à la fois bon nombre de sièges sociaux qui ne sont pas délocalisés et un important tissu de banques dont les représentants ont la latitude d’octroyer des financements d’un montant dépassant les 10 M € de prêt. Le tissu bancaire a sa raison d’être dans la région, riche entre autres de ses entreprises familiales”, explique le président de la délégation régionale, Antoine Besancenez, qui a succédé en 2014 à Jean-Marc Lemière.

Elle a organisé sur l’année écoulée dix manifestations mensuelles sur des sujets d’actualité et de thématiques métiers, tels que “les stratégies de couverture des investissements à l’étranger”, “l’affacture inversé”, “le pilotage des ratios financiers et covenants”, mais aussi sur des travaux de recherche universitaire portant sur “la finance comportementale et l’impact sur la gouvernance d’entreprise”, pour une affluence moyenne de 50 à 90 participants. Au programme de l’année 2016, en janvier, “Négocier avec son banquier : comprendre la rentabilité bancaire (Raroc)” et, en février, “Mettre en place une organisation de pilotage du cash prévisionnel”.

Partenaire de Lille Place financière qui n’a de cesse de fédérer toujours plus les acteurs financiers de la région, notamment l’Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion (DFCG) et l’Association des professionnels et directeurs de comptabilité et de gestion (APDC), l’AFTE a aussi engagé un partenariat privilégié avec l’université Lille 2, seule université de France à délivrer un master 2 certifié par elle, finance spécialité finance et trésorerie d’entreprise. Le bureau de la délégation Nord est composé depuis 2014 du délégué régional Antoine Besancenez (responsable trésorerie groupe Lesaffre international SARL) et de quatre délégués régionaux adjoints : Laurent Lestienne (responsable trésorerie financement Adeo services SA), Jackie Rodier (responsable financement trésorerie et risques financiers Promod SAS), Olivier Rouanet (directeur financement et trésorerie groupe Lesaffre international SARL) et Alexis Wattinne (directeur trésorerie et financement groupe Bonduelle SAS).

Pour de plus amples informations : www.afte.com.