Philippe Roose : «Assurer l’avenir de l’entreprise en fidélisant nos clients»

Philippe Roose : «Assurer l’avenir de l’entreprise en fidélisant nos clients»

Philippe Roose et Jean-Luc Leroux ont repris, depuis le 23 janvier dernier, Gruson sécurité. Cette société spécialisée dans l’alarme et la vidéosurveillance emploie dix salariés et affiche un chiffre d’affaires autour d’1,7 million. Les deux dirigeants reviennent sur leur arrivée à la tête de cette maison centenaire réputée initialement pour ses coffres-forts inviolables.

 

La Gazette : Comment avez-vous été amenés à pousser la porte de Gruson sécurité ? 

Philippe Roose : Diriger est une motivation qui m’a suivi tout au long de ma vie. Suite à un licenciement au cours de l’été 2015, après 25 ans de bons et loyaux services, j’ai démarré une remise à niveau sur un certain nombre de thèmes, comme la gestion, le marketing et d’autres matières, à Cepreco à Roubaix. Ce cycle m’a permis de rentrer dans un groupe de repreneurs. Je voulais très vite rebondir et, à l’issue de ce cycle, s’est présentée l’opportunité de reprendre Gruson sécurité. 

Jean-Luc Leroux : Effectivement, c’est à Cepreco que nous nous sommes rencontrés, plus exactement à l’Ecole des managers (EDM) qui dépend de la chambre de commerce de Lille. En ce qui me concerne, j’ai fait ma carrière dans l’informatique, d’abord dans une société de services informatiques sur la métropole lilloise, puis dans une grosse PME de l’agroalimentaire sur Boulogne-sur-Mer. Comme Philippe, j’ai été licencié en 2015, début janvier. Comme Philippe, j’ai suivi cette même formation d’octobre 2015 à novembre 2016… 

 

Mais de quelle manière avez-vous entendu parler de Gruson ?

P. R. : Via un cabinet de cession spécialisé, Trigone conseil, qui nous suivait, mais nous avions commencé à rechercher des sociétés à reprendre, en allant dans différentes directions. En leur faisant part de notre complémentarité et de notre volonté d’avancer ensemble, nous nous sommes vu proposer quasiment dans la foulée la reprise de Gruson sécurité. 

J.-L. L. : C’est une société qui était spécialisée dans les coffres-forts au début. Aujourd’hui, elle concentre son activité sur la détection incendie, l’alarme intrusion, le contrôle d’accès et la vidéosurveillance. Avec Philippe, lors de nos échanges, il s’agissait de trouver une entreprise qui puisse convenir à tous les deux. Il y a un certain nombre de métiers que nous avons écartés, et là il s’agissait d’un bon compromis entre nos aspirations respectives, entre ce que recherchait Philippe sur le plan commercial et moi sur le plan technologique. Aujourd’hui, la vidéosurveillance se rapproche de plus en plus de l’informatique et je suis sur un terrain de prédilection.  

P. R. : Moi, ça a vraiment résonné en B to B, car c’est vraiment ma culture. Et, concernant le thème de la sécurité, nous sommes sur un marché exponentiel, avec des cibles variées et une clientèle diverse. Du coup, nous avons succédé à Guillaume Deleau qui a quitté Gruson pour reprendre lui aussi une entreprise. Il nous a laissé des finances saines, un carnet de commandes rempli avec une visibilité à six mois, une bonne notoriété auprès des clients, une équipe bien formée, homogène, jeune. 

 

Quelle est la place de Gruson sécurité sur ce marché ? 

P. R. : Il faut savoir que la concurrence est complètement exacerbée dans ce marché en croissance. Gruson sécurité fait partie des sociétés certifiées APSAD. Dans la profession, c’est une façon de se démarquer et d’apporter à nos clients des garanties sur la maîtrise des sujets que nous traitons : choix de la technologie préconisée et respect d’un process qui part de l’analyse des risques et se termine par l’installation des systèmes et leur maintenance.  

J.-L. L. : Dans notre milieu, il y a de nombreux acteurs, mais des entreprises dimensionnées comme nous, dans la région, il y en a environ une dizaine. C’est à celles-là que nous devons nous comparer, avec – c’est le côté historique de l’entreprise – une maîtrise de la serrurerie, moins présente maintenant dans la ventilation du chiffre d’affaires. 

 

Et concernant le développement de l’entreprise ?

P. R. : Les deux thèmes en pleine croissance sont la vidéosurveillance, avec un contexte sécuritaire qui favorise le marché aussi bien privé que public, et la détection incendie avec des dispositions légales à côté desquelles il est difficile de passer. Au-delà de ça, nous souhaitons assurer l’avenir de l’entreprise en fidélisant nos clients. Cette politique, c’est actuellement 80% de notre chiffre d’affaires. Il ne s’agit pas de voir à court terme et travailler sur des one shots. L’idée est de grandir avec nos clients, car eux grandissent aussi, et de satisfaire leurs besoins à travers nos quatre domaines de prédilection. 

J.-L. L. : Tout en continuant bien entendu à suivre les évolutions technologiques ! La difficulté est de ne pas être trop avant-gardistes, car nous prenons le risque de nous tromper. Parallèlement, nous ne souhaitons pas seulement être suiveurs, car nous ne pouvons plus alors justifier de notre valeur ajoutée. 

 

Propos recueillis par Jean-Baptiste Allouard