Philippe Rapeneau : « Être à l’écoute du monde de l’entreprise et créer des emplois »
Entretien avec Philippe Rapeneau, vice-président au conseil régional Nord-Pas-de-Calais-Picardie, chargé du développement durable, de la troisième révolution industrielle (TRI) et de la transition énergétique.
Picardie la Gazette : Depuis votre prise de poste en janvier, quelles sont vos premières initiatives pour la région ? Philippe Rapeneau : J’ai été conseiller régional d’opposition depuis plusieurs années, j’ai donc une vision assez précise de ce qui était fait précédemment. Mais quand on passe du côté de l’exécutif, on se doit de faire l’inventaire des dispositifs, les évaluer, mesurer leur efficacité. Ce qui marche bien n’est pas à remettre en question. Je pense notamment à la “SEM 100 000 logements” sur laquelle je me suis engagé en tant que conseiller régional d’opposition. Tous les logements datant d’avant 1990 – soit un million d’habitants sur la région – seront aidés pour leur amélioration énergétique. J’ai déjà engagé ce travail sur mon territoire en tant que président de la communauté urbaine d’Arras depuis 2011. Et j’ai remarqué que nous avions des visions différentes avec mon prédécesseur. C’est une machine assez lourde. Je pense moins que mon prédécesseur que tout doit se décider d’en haut, avec un dispositif régional qui s’impose aux territoires. Je suis pour territorialiser davantage, laisser plus d’initiatives aux territoires.
P.L.G. : Avez-vous d’autres projets ? P.R. : Ma délégation sera large et transversale. Mais la TRI sera mon fil conducteur. La transition énergétique, le développement des usages numériques (fablabs…) rentrent pour moi dans la TRI. Je suis un élu de droite qui a envie de faire du développement économique, qui a envie de créer des richesses sur son territoire. Je suis pour la croissance et non pour la décroissance, c’est la grande différence avec mon prédécesseur. Je vais donc m’appuyer sur la TRI pour être à l’écoute du monde de l’entreprise et créer des emplois. Par ailleurs, durant les élections, nous nous sommes rendus compte que certains territoires ruraux, certaines
catégories de personnes avaient été oubliés.
P.L.G. : Aurez-vous un budget qui vous permettra d’agir comme vous l’entendez ? P.R. : J’espère que j’aurai la pugnacité nécessaire pour défendre le budget. Les budgets vont être en réduction, notamment ceux de fonctionnement. Mais la TRI, la protection de l’environnement, la transition énergétique restent des priorités.
P.L.G. : Depuis quand travaillez vous sur ces questions de l’environnement et de l’énergie ? P.R. : Les politiques environnementales m’intéressent depuis longtemps. Élève de terminale, je voulais déjà faire une formation dans ce domaine, mais cela existait peu. J’ai fait des études de biologie, je suis devenu enseignant, puis assistant parlementaire de Philippe Vasseur. Nous avons travaillé ensemble au ministère de l’Agriculture. Je suis un homme de la région. Calaisien, 58 ans, je me suis fixé à Arras pour des raisons familiales. Ma vie politique arrageoise a démarré en 1995 comme élu. J’ai été adjoint en charge du cadre de vie et de l’environnement. À la Communauté urbaine, je me suis occupé de la collecte et du traitement des ordures ménagères. Puis je suis devenu vice-président du développement durable, avant d’être élu président. Je vais aujourd’hui continuer mes deux mandats.
Propos recueillis par Anne CASTELBOU