Perfolor : les six mercenaires
Ils sont six. Six consultants indépendants regroupés depuis deux ans déjà sous la bannière de «Perfolor». Ensemble, ils entendent aider les entreprises lorraines à améliorer leurs performances. Et ils le clament haut et fort : «la compétitivité, ça ne se gagne pas qu’en délocalisant en Pologne !»
Ils sont six. Six consultants indépendants, regroupés informellement sous le nom de Perfolor depuis deux ans déjà. Chacun a son domaine de compétence pour répondre aux problématiques des entreprises sur le panel le plus large possible. «Quand une entreprise veut traiter un problème, elle a rarement besoin d’une seule compétence », expose Michel Pilon, l’un des membres de l’équipe. À Jacques Florence l’expertise financière, Bernard Noviant la stratégie et le développement commercial, et Stéphane Balandier la performance industrielle et l’accompagnement du changement humain. Michel Pilon, Frédéric Jacquot et Jean Paul Boyer se partagent quant à eux les compétences en «lean manufacturing » dans les domaines respectifs des PME, de l’industrie, des banques et assurances. Leur mode d’action est double : savoir parler le langage des entreprises, et leur donner les outils pour progresser.
DMAIC
«Nous faisons de l’optimisation de processus dans les entreprises. Nous posons un diagnostic, et définissons les axes à privilégier», poursuit Michel Pilon. «Quand une entreprise exprime un besoin, elle rencontre un de nos membres, qui nous remonte ensuite sa demande aux autres. Nous désignons celui d’entre nous qui est le mieux placé pour intervenir, et qui devient son référent pour Perfolor. » Leur méthode ? La «DMAIC» (Define, measure, analyze, improve, control). «Mais il n’y a pas de solution toute faite», avertit Michel Pilon. «La réponse dépend des besoins. Nous arrivons avec des outils définis -volume des stocks à réduire, chiffre d’affaires que l’on ramène…- mais leur emploi dépend du besoin de l’entreprise.» Pas de solution toute faite, mais une seule certitude : «la compétitivité, ça ne se gagne pas qu’en délocalisant en Pologne ! On peut aller chercher l’amélioration rien qu’en réorganisant les outils de production.» «Parfois», renchérit Jacques Florence, «la compétitivité existe mais elle n’est pas valorisée. Par exemple, les entreprises établissent souvent leurs devis sur la base d’un nombre d’heures et d’un coût horaire, supposé permettre d’absorber tous les coûts indirects de l’entreprise. Ceci alourdit le coût horaire et peut dans un cas extrême conduire à considérer le recours à la sous-traitance comme plus favorable que l’utilisation de son propre personnel. Nous aidons les chefs d’entreprise à ne pas faire dépendre l’absorption des charges indirectes du nombre d’heures, et à doser le niveau de charges indirectes à faire absorber par le produit ou le service et le niveau d’activité de référence. Moins on absorbera de coûts indirects dans le prix proposé, plus on sera compétitif, mais plus il faudra de volume pour les absorber en totalité. Cet arbitrage est lié entre autres à la stratégie de développement de l’entreprise, et les conséquences du choix doivent être évaluées avec prudence.»
Millefeuille
Améliorer ses performances peut aussi être un vrai millefeuille. «C’est parfois quand vous baissez le niveau des stocks, que vous vous apercevez qu’il y a un problème avec l’outil de production, ou le personnel », raconte Jacques Florence. Des problèmes pas critiques au départ mais qui le deviennent, et pour lesquels la complémentarité des membres de Perfolor prend tout son sens. «Là où notre savoir-faire est original, c’est qu’il est local. C’est plus facile pour nous d’approcher les entreprises de la région, car nous pouvons aller passer 4 ou 5h sur le terrain.» Côté champ d’action, Perfolor ne connaît pas vraiment de limites. Parmi leur portefeuille clients dont ils préfèrent taire les noms : menuiserie, graniterie, usine de papier, conditionnement, recyclage de véhicules, jardinerie, agroalimentaire… Un panel de secteurs qu’ils entendent bien élargir encore.