Paul Rolet Une reprise réussie
Depuis dix-huit mois, Paul Rolet est à la tête d’un garage en zone rurale, sur la commune de Morley. Âgé seulement de vingt-trois ans, il a opté pour une reprise d’entreprise. Pour réussir son pari, il a travaillé au préalable pendant six mois avec l’ancien propriétaire.
Devenir chef d’entreprise ? C’était sa volonté, même s’il avoue n’avoir rien prémédité. L’opportunité s’est présentée et il n’a pas hésité à la saisir. Titulaire d’un BEP et d’un bac Pro en mécanique décrochés à Verdun puis d’une formation en alternance de technicien, ce jeune homme a travaillé pendant deux ans. Il a ensuite croisé le chemin de la famille Lance, qui était à la tête d’un garage à Morley. Préparant sa retraite, le propriétaire lui a alors proposé de prendre sa succession. Le jeune homme a alors décidé de démissionner de son poste pour devenir salarié du Garage Lance. Pendant six mois, il a travaillé en étroite collaboration avec l’ancien patron pour justement préparer avec succès la reprise. Cette période a été mise à profit pour qu’il se familiarise avec le site et surtout se fasse connaître des clients. Dans son projet, Paul Rolet a reçu le soutien d’Alexis Lorraine dans le cadre d’un partenariat noué avec la Communauté de communes de la Haute-Saulx. Cet accompagnement lui a permis de préparer administrativement son dossier et de peaufiner ses résultats prévisionnels. Dans cette aventure, il a également pu bénéficier d’un prêt à taux zéro de Meuse Initiative, qui représente selon lui «un plus pour les établissements bancaires». En reprenant ce garage, il a conservé le mécanicien et la secrétaire. «Elle est précieuse dans le sens où elle connaît parfaitement l’entreprise. Sans elle, cela aurait été clairement beaucoup plus compliqué, j’aurais perdu du temps au quotidien», explique ce jeune dirigeant, qui a un temps hésité entre la création et la reprise. Si selon lui, «la création est beaucoup plus simple et ouvre le droit à de nombreux soutiens financiers», son choix s’est porté finalement et sans regret sur la reprise. Et pour cause, «on ne part pas de rien. La clientèle est déjà là. Il faut juste s’engager dans une continuité», estime-t-il.
Développer le diagnostic à terme
Evidemment la première année n’a pas été simple. Il a fallu gérer la relation avec les clients, qui peut s’avérer compliquée, prendre ses marques et se mettre en place. Ce jeune professionnel a participé au stage d’installation obligatoire à la Chambre de métiers, mais il avoue que les créateurs y apprennent davantage que les repreneurs. «Après, on découvre sur le terrain la réalité», confie-t-il. S’il se laisse du temps pour bien digérer son nouveau statut de chef d’entreprise, il est conscient qu’il faudra faire évoluer l’activité. Assurant actuellement le dépannage et les problèmes de mécanique, il sous-traite la carrosserie. Dans les prochaines années, il compte développer le diagnostic, ce qui lui permettra d’avoir plus de travail et d’autonomie. Et malgré le contexte économique difficile, il ne se plaint pas. Si le marché de l’automobile est en berne, il est compliqué de généraliser pour son activité, qu’il définit «en dents de scie». Certains clients font leurs révisions de manière régulière, d’autres attendent la dernière minute alors qu’il existe toujours des personnes, qui tentent de négocier et de tirer les prix au plus bas. Plutôt optimiste, ce jeune entrepreneur sait qu’il peut compter sur une clientèle de proximité fidèle, qui lui fait désormais confiance.