Patrick Masclet remet son mandat de maire au 1er mars

Patrick Masclet a annoncé officiellement à son conseil municipal, le 10 février dernier, sa décision de quitter le fauteuil majoral d'Arleux qu'il occupe depuis 22 ans au 1er mars prochain. Il n'abandonne pas Arleux pour autant, puisqu'il restera conseiller municipal, sénateur et président de l'Association des maires du Nord, le temps d'un intérim jusqu'aux prochaines échéances parlementaires.

Patrick Masclet.
Patrick Masclet.

 

D.R.

Patrick Masclet.

 

«J’ai été un locataire heureux» : c’est le titre de l’opuscule de 28 pages retraçant les réalisations municipales de ses 22 ans à la tête de la municipalité d’Arleux que Patrick Masclet a fait éditer à ses frais et distribuer à ses concitoyens. Au-delà du «déchirement» et du «crève-cœur» dont il a pu faire état dans sa préface, il a mis en exergue le «véritable bonheur» de ces 22 années et la «mission exaltante et passionnante» de la fonction de maire.

Pour expliquer cette démission, Patrick Masclet a avancé quatre raisons. La première est qu’il avait annoncé lors des municipales de 2014 «un mandat de transition et d’apprentissage pour les plus jeunes générations“. Parole tenue, il est à mi-mandat et si le choix s’est porté pour la prise d’effet sur la date du 1er mars, c’est qu’elle correspond avec le lancement de la campagne pour les élections sénatoriales. La deuxième raison est une anticipation de la loi, puisqu’en septembre, le cumul ne sera plus autorisé entre les mandats d’exécutif local et de parlementaire, «même s’il y a un risque de déconnexion du terrain“. Troisième raison , l’engagement signé avec tous ses colistiers qu’à 65 ans, on ne peut plus faire partie d’un exécutif «pour permettre aux nouvelles générations de passer leur CAP d’expérience» : «Je vais avoir 65 ans en mai, je me l’applique.» Enfin, du fait d’un traitement médical qu’il suit, il ne peut plus satisfaire au «rôle assez complexe d’animation» d’une commune de 3 000 habitants qui n’a ni DGS, ni super ingénieur. «Actuellement, je ne suis pas capable d’être à plus que 100%… Il est plus raisonnable de passer la main.» Le 15 février, son courrier devait être arrivé en préfecture, l’Etat convoquera le conseil municipal début mars pour l’élection du nouveau maire. Le relais sera alors passé.

Projets menés durant le mandat. Des souvenirs de ses trois mandats et demi de maire, Patrick Masclet n’en manque pas : son enfance à «Arleux la rouge», son entrée en politique «par réaction», sa défaite en 1989 où sa liste a recueilli 37% des suffrages, l’élection en 1975 «de justesse» avec 50,7%, «un pourcentage qui, à chaque élection, n’a cessé de progresser», témoin de son engagement à pacifier la commune… Il y a les réalisations qui lui font chaud au cœur : son premier investissement (1 M€) pour la rénovation et l’extension de l’école Richard-Bouly, le développement des réserves foncières en centre-bourg, la stabilité de la pression fiscale locale 20 ans durant, après deux premières années de hausse, le gain de 600 habitants, les 18 M€ d’investissements publics et les 30M d’investissements privés, la politique culturelle et, surtout, le projet le plus structurant de tous, l’installation d’une maison médicale qui «sauve Arleux et sa position de pôle secondaire repéré dans le SCoT», sans oublier «l’arlésienne» qu’aura été la gendarmerie.

Succession. Pour savoir qui succédera à Patrick Masclet à la mairie d’Arleux, il faudra attendre mars. Un premier séminaire du groupe de la majorité a désigné l’un des conseillers qui «n’a pas souhaité donner suite». Il se réunira à nouveau à la fin du mois. «Je reste conseiller municipal pour accompagner l’équipe municipale dans cette transition.” Patrick Masclet restera le temps d’un intérim, jusqu’en octobre, président de l’Association des maires du Nord, jusqu’après les sénatoriales pour éviter les cumuls possibles. Quant aux élections sénatoriales, il réfléchit à accepter la tête de liste, mais explique «être incapable de dire s’il sera en état de conduire une liste eu égard à la greffe de moelle osseuse qu’il doit recevoir au printemps». Pour Jean-René Lecerf, président du conseil départemental du Nord qui lui a laissé son siège de sénateur le 22 avril 2015, «c’est toujours avec nostalgie qu’on voit partir un maire dont on apprécie le travail, qui a obtenu la confiance de ses pairs bien au-delà des clivages politiques… Je souhaite qu’il puisse conserver jusqu’aux prochaines échéances parlementaires la présidence de l’Association des maires du Nord. C’est un garçon un peu hors du commun qui a transformé sa ville de manière considérable.» Le 18 février 2017, le conseil municipal d’Arleux a donné une réception en la salle des fêtes Henri-Martel à l’occasion de la fin du mandat de maire de Patrick Masclet.