Paris veut renforcer les pouvoirs des maires d'arrondissement
La mairie de Paris veut renforcer le rôle des maires d'arrondissement en déployant notamment des "référents" sécurité et propreté dans les quartiers, dans une logique de décentralisation à contre-pied selon elle de la réforme du mode de scrutin à...
![La maire de Paris, Anne Hidalgo, lors de ses voeux 2025, à Paris, le 15 janvier 2025 © Martin LELIEVRE](/thumbs/1368×1026/articles/2025/02/36XM9RN.jpg)
La mairie de Paris veut renforcer le rôle des maires d'arrondissement en déployant notamment des "référents" sécurité et propreté dans les quartiers, dans une logique de décentralisation à contre-pied selon elle de la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille voulue par le gouvernement.
Cette deuxième étape de "territorialisation" de la capitale, entamée en 2021, réaffirme la volonté de faire de Paris une "ville du quart d'heure" pensée par l'urbaniste Carlos Moreno, a plaidé mercredi la maire de Paris, Anne Hidalgo (Parti socialiste), devant le Conseil de Paris.
De nouvelles compétences seront transférées de la mairie centrale aux 17 maires d'arrondissement, pour la plupart demandeurs de davantage de décentralisation même si certains se disent déçus par leur nouvelle feuille de route.
Des référents en "entretien de l'espace public", rattachés aux maires d'arrondissement, seront déployés dans 35 des 117 quartiers de la capitale jugés prioritaires (quartiers populaires, festifs...). Identifiés par une chasuble, ces agents seront au contact des habitants pour "repérer les dysfonctionnements" dans la rue, explique la mairie.
Chacun des 117 quartiers aura aussi son policier municipal référent "à l'écoute" des habitants sur les questions d'incivilités, de tapage, de sécurité routière, etc.
Des mesures bienvenues mais "loin du big bang territorial souhaité par les maires d'arrondissement", selon le maire Les Républicains (LR) du 17e Geoffroy Boulard. "Leur pouvoir est renforcé mais cela ne se traduit pas par des moyens humains et des délégations budgétaires complètes", a regretté l'élu.
La maire du 9e arrondissement Delphine Bürkli (Horizons) y voit de son côté un "bel outil de communication" avec des dotations "dérisoires".
Anne Hidalgo a défendu sa politique de décentralisation qui fait de l'arrondissement "la référence, sans remettre en question l'unité de Paris".
"C'est un modèle équilibré, démocratique qui a montré son efficacité. Ne cassons pas ce qui marche avec une modification du mode de scrutin à la hussarde", a ajouté l'édile socialiste, rappelant son opposition à la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille.
En vertu de la loi PLM de 1982, les élections municipales dans ces villes se déroulent par arrondissements ou par secteurs, et non à l'échelle de la ville.
La réforme appelée de leurs vœux par Emmanuel Macron et François Bayrou propose d'élire les membres du conseil des trois métropoles au suffrage universel direct, comme c'est le cas dans les autres villes.
Si elle était adoptée, "les maires d'arrondissements n'auront plus de pouvoir", a estimé Anne Hidalgo qui a été reçue la semaine dernière par le Premier ministre pour évoquer le projet de réforme.
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