Paris Fashion Week: les amazones de Dior, les femmes en Yves chez Saint Laurent

La maison Dior a joué les prolongations de son moment de gloire olympique en alignant mardi une collection athlétique pour son défilé printemps/été 2025, quand Saint Laurent a ramené Paris...

Défilé Dior de la collection prêt-à-porter féminin printemps-été 2025 à la Fashion Week de Paris, le 24 septembre 2024 © Bertrand GUAY
Défilé Dior de la collection prêt-à-porter féminin printemps-été 2025 à la Fashion Week de Paris, le 24 septembre 2024 © Bertrand GUAY

La maison Dior a joué les prolongations de son moment de gloire olympique en alignant mardi une collection athlétique pour son défilé printemps/été 2025, quand Saint Laurent a ramené Paris en 1985 avec des mini "Yves" ultra-réalistes.

Grandes carcasses dégingandées, l'air perdues derrière les emblématiques lunettes carrées, le corps enveloppé avec un chic sans faute dans du tissu précieux: une armée de femmes en Yves, version années 1980 a défilé rue de Bellechasse.

Une allure pour laquelle la "sophistication doit cohabiter avec l'instinct", explique le créateur Anthony Vaccarello dans sa note.

Un costume cravate d'homme gris, beige, ample, avec un blouson cuir camel, la pièce phare de la marque, la femme de cette collection n'est plus en transparence nue comme la dernière, mais comme dans une armure androgyne, qui lui donne confiance.

Le défilé était exceptionnellement organisé au siège même de la maison de couture avec au premier rang des stars comme Lenny Kravitz et Beatrice Dalle, Catherine Deneuve et Kate Moss, Charlotte Gainsbourg et Carla Bruni ou Virginie Efira.

Ici pas question de starlettes ou de "muses parfaites et séduisantes" mais du sombre, plein de contradictions et de failles, détaille la note. 

Asymétrie

Chez Dior, la femme aussi se veut à l'aise et surtout pas précieuse. 

Le fil rouge de ce show était la figure de l'Amazone, hommage à la robe du même nom imaginée par Christian Dior en 1951 et figure mythologique de femme puissante.

Robes, blouses et hauts dénudent une épaule et couvrent l'autre. 

L'asymétrie devient la règle, amenant une touche très années 2000 qui plaira aux clientes les plus jeunes, tant cette tendance s'étire depuis 2020.

Le sportswear se retrouve avec des maillots, bombers de moto et pantalons parachute, sanglés et zippés de manière très élaborée.

La directrice artistique des lignes féminines, Maria Grazia Chiuri, dit vouloir "résumer le sens du vêtement, comme si chaque modèle pouvait prendre la parole et révéler le travail qui précède la construction de chaque pièce".

Il en ressort une collection résolument graphique qui joue sur le contraste entre le noir et le blanc. 

Le logo "Miss Dior", de plus en plus omniprésent dans les créations de la marque, se retrouve exagérément central, étiré à l'extrême presque pour former une série de lignes.

Quelques robes du soir à l'esprit plus précieux apparaissent en voilage ou perlage couleur chair, comme un voile "nude" tout aussi inspiré de la figure des Amazones, tribu de femmes au fonctionnement matriarcal.

A noter aussi, la disparition du talon par des cuissardes plates et souples.

Dior s'est offert une plateforme sans égal pendant les Jeux olympiques de Paris cet été, sa maison mère LVMH étant un des principaux partenaires de l'événement.

Pendant la cérémonie d'ouverture, Céline Dion a signé son grand retour à la chanson dans une robe Dior aux perles étincelantes, quand Lady Gaga était enveloppée d'une tenue noire et rose dans l'esprit cabaret et Aya Nakamura en mini-robe dorée à l'esthétique "J'adore" (un parfum de la marque). 

Tutti Frutti chez Germanier

Pour prolonger ce moment, Maria Grazia Chiuri avait demandé à la performeuse SAGG Napoli, une artiste qui utilise le tir à l'arc dans son travail, de se produire dans l'espace du défilé mardi. 

Au premier rang, la "Première dame" de France Brigitte Macron, les actrices Natalie Portman et Rosamund Pike,les chanteuses Aya Nakamura, Yseult et Jisoo l'ont regardée avec admiration vider son carquois.

Mais ces prouesses ne font pas oublier au géant du luxe le ralentissement mondial inexorable. 

Le jeune couturier Kévin Germanier, vu aux JO, a poursuivi les festivités avec une collection comme toujours très colorée et perlée dans un esprit "pic à cocktail" rafraichissant et toujours en matières upcyclées.

"C'est important l'humour et le décalage dans ce métier", martèle le designer, rappelant qu'il "fait des robes à plumes et à sequins.

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