Parenty ferme le 30 juin, sauf si...

Héritier et développeur d’un fonds de commerce qui vient du fond des âges, le quincailler calaisien Dominique Parenty, à 68 ans, songe à prendre sa retraite. Il a fixé le terme de son activité au 30 juin prochain. Pour l’instant, son affaire n’a pas trouvé de repreneur. La recherche se poursuit.

Dominique Parenty devant sa boutique.
Dominique Parenty devant sa boutique.
Hervé Morcrette

Dominique Parenty devant sa boutique.

Leroy-Vidal ? Connaît pas ! Dufour et Lefebvre ? Le nom évoque quelque chose aux vieux Calaisiens qui ont de la mémoire. Parenty ? Là, tout le monde connaît ! Ces patronymes successifs résument l’histoire d’une quincaillerie profondément ancrée dans le paysage calaisien. Une boutique créée par Leroy-Vidal voici de nombreuses décennies, reprise ensuite par Dufour et Lefebvre qui vendent leur affaire à Claude Parenty en 1963.

Toute une carrière dans l’entreprise familiale. Dominique, fils de Claude, intègre l’entreprise voici 43 ans. En 1985, il lui succède et fait face assez vite à un changement majeur pour l’entreprise : le déménagement. La restructuration urbaine du quartier Vic-Pont Lottin menée alors va sonner le glas de l’antique boutique tout en profondeur de la rue Chanzy. En mai 1991, l’affaire Parenty s’installe sur 400 m² sur le boulevard Gambetta, porte d’entrée sur tout ce qui se passe à l’ouest de Calais. Elle y est toujours. Dominique Parenty aussi, mais avec la deuxième partie de sa soixantaine, est venue, peu à peu, la lassitude. «Mon métier n’est pas de gérer des problèmes mais de servir les clients», commente-t-il en laissant entendre que les affaires ne sont plus aussi faciles qu’avant et que les relations avec les fournisseurs sont devenues soit inexistantes, soit «plus tendues qu’autrefois». Dominique Parenty a fixé son départ au 30 juin prochain.

Un magasin très achalandé. La quincaillerie Parenty, boutique claire et spacieuse, est très achalandée. On y trouve de tout, y compris un service clés et un stand d’assemblage de cylindres personnalisés. Il arrive aussi que l’entreprise bénéficie de son antériorité. Dominique Parenty raconte, avec un brin d’amusement sur le visage, que pour répondre à une demande particulière, il a liquidé récemment un stock de charnières qui se trouvait déjà là à l’arrivée de son père ! Les particuliers, les entreprises et les collectivités constituent la clientèle du magasin. Si l’essentiel de la vente s’effectue au comptoir, la maison ne dédaigne pas d’effectuer des livraisons. Le rayonnement de l’entreprise a été tel qu’il n’y a pas de représentant, collaborateur dont un éventuel repreneur ne pourra, lui, se passer.

Le profil du repreneur. Le repreneur, justement… Pour l’instant, il n’existe pas. Dominique Parenty a bien cherché, mais sa quête est vaine. En ce début avril, l’homme concède bien «avoir encore deux pistes», mais il le fait d’un ton dubitatif. Comment M. Parenty voit-il ce repreneur ? «Quelqu’un qui aurait des connaissances en électricité et en mécanique et surtout qui aurait le sens commercial», répond le futur retraité. Dominique Parenty poursuivra jusqu’au bout sa recherche. Il souhaite traiter un problème humain : il a trois collaborateurs (deux équivalents temps plein). Si deux d’entre eux ont, comme leur patron, l’âge de la retraite, il s’agit d’éviter au jeune employé qui accueille avec lui les clients au comptoir la case Pôle emploi…