Parcoursup: la lettre de motivation à la recherche de la bonne formule

Lycéens de Terminale et étudiants souhaitant changer d'orientation n'ont plus que deux jours pour formuler leurs voeux sur Parcoursup, mais bon nombre d'entre eux se projettent déjà vers l'écriture des lettres de motivation...

Lycéens de Terminale et étudiants souhaitant changer d'orientation n'ont plus que deux jours pour formuler leurs voeux sur Parcoursup © Damien MEYER
Lycéens de Terminale et étudiants souhaitant changer d'orientation n'ont plus que deux jours pour formuler leurs voeux sur Parcoursup © Damien MEYER

Lycéens de Terminale et étudiants souhaitant changer d'orientation n'ont plus que deux jours pour formuler leurs voeux sur Parcoursup, mais bon nombre d'entre eux se projettent déjà vers l'écriture des lettres de motivation, une étape importante mais pas systématiquement décisive.

Avis aux retardataires: passé jeudi minuit, il sera trop tard pour émettre des voeux de formation dans l'enseignement supérieur.

Les jeunes désireux d'entamer des études après le bac ont eu le choix parmi les 23.000 formations proposées par la plateforme mais devront au final ne sélectionner qu'un maximum de 10 choix sans avoir cependant à les classer. 

Ultime étape? Lycéens et étudiants en réorientation auront encore jusqu'au 3 avril pour confirmer définitivement leur choix. La plateforme permet d'ici cette date de supprimer des formations sélectionnées. Attention, il n'est pas possible en revanche d'en rajouter. 

Afin de motiver leurs différents choix, les candidats sont invités à écrire des lettres de motivation. Auparavant obligatoires, les établissements du supérieur peuvent désormais choisir de demander ou non des lettres de motivation aux candidats. 

"Mais dans les faits, 70% des formations, qu'elles soient sélectives ou non, les ont conservées", explique à l'AFP Jérôme Teillard, chef de projet de Parcoursup pour le ministère de l'Enseignement supérieur.

Pourquoi? "L'écriture de la lettre de motivation est une réflexion sincère et synthétique pour le candidat. C'est un élément très important sur lequel les professeurs de l'enseignement supérieur s'appuient".

"Il n'y a pas que les notes qui comptent, la lettre fait partie des éléments complémentaires qui permettent d'appuyer une candidature", poursuit M. Teillard.

L'écriture de ces lettres constituent une étape cruciale, mais également redoutée par les candidats, qui ont souvent recours à des aides, y compris l'intelligence artificielle.

Nil, 17 ans, en terminale dans un lycée de l'Essonne ne se cache pas d'avoir "eu recours à ChatGPT". "J'ai réfléchi longuement au contenu de la lettre et de chaque paragraphe, avant de tout soumettre à l'intelligence artificielle", raconte-t-il.

-Réponses dès le 30 mai-

"Ca m'a donné un modèle, que j'adapte pour chacun de mes voeux... C'est un gain de temps précieux", lance le jeune homme, qui a validé des formations en mathématiques ou en sciences. 

Pour Avril, lycéenne parisienne de 17 ans, en revanche, "hors de question de demander de l'aide à ChatGPT". "On m'a vraiment déconseillé de le faire, ça risque de nuire à ma candidature", estime la lycéenne, qui souhaite se tourner vers les sciences politiques ou la sociologie.

"Mon père et mes profs m'ont donné beaucoup de conseils et avec tout ça, je me suis lancée dans la rédaction des premières lettres". "Je prends le temps de les écrire car je veux mettre toutes les chances de mon côté", assure-t-elle.

Lucie, également lycéenne de 17 ans à Paris, partage la même crainte au sujet de l'intelligence artificielle: "je préfère ne pas utiliser ChatGPT, ça risque de se voir, ce serait dommage d'être mise de côté à cause de ça", lance-t-elle, précisant qu'elle trouvera "l'inspiration grâce aux différentes astuces relayées sur Tik Tok par exemple".

Les professeurs de l'enseignement supérieur, interrogés par l'AFP, expliquent porter une attention particulière aux lettres de motivation, lorsqu'il s'agit de formations sélectives.

"Elles permettent de classer les élèves avec plus d’éléments, c'est toujours mieux", commente Ghislaine Godinaud, directrice des licences de sciences et technologies à l'université de Bordeaux.

Pour les licences en revanche, qui attirent de très nombreuses candidatures, elle dit "assume(r) de dire que la lettre de motivation n'est pas du tout regardée".

"Avec plus de 3.000 candidatures en licence, c'est impossible, il faut le dire", souligne Nelly Ferreira, doyenne de la fac de droit à l'université de Cergy (Val-d'Oise).

L'intelligence artificielle mettra-t-elle un terme à la lettre de motivation? "Avec l'évolution des technologies, elle risque de ne plus être représentative du profil du candidat", estime Mme Godinaud, allant même jusqu'à penser qu'elle sera supprimée à terme.

Lettre ou pas, les réponses aux candidats commenceront à tomber, au fil de l'eau, à partir du 30 mai.  

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