Paradoxe sur fond de plan européen
D’un côté un chômage qui ne cesse d’augmenter. De l’autre des entreprises à la recherche de personnel qualifié. Au milieu un secteur de l’apprentissage qui peine toujours à séduire, victime de plusieurs années de dénigrement. Fin juin un plan européen pour l’emploi des jeunes devrait voir le jour. En France, le rôle des régions et des missions locales pourrait monter en puissance grâce à l’argent de Bruxelles.
Ils sont venus en force ! Plus de cinq cents jeunes étaient présents dans les travées de la salle des fêtes de Gentilly à l’occasion du traditionnel Forum pour l’apprentissage (voir encadré), organisé par la Maison de l’Emploi et la Mission locale du Grand Nancy. Mobilisation à son comble du côté des entreprises et des collectivités territoriales avec près de soixante-quinze exposants. «Un nombre en augmentation constante ! C’est la preuve qu’elles souhaitent s’engager dans cette démarche, mais l’apprentissage a toujours un problème d’image.» Le constat établi par Laurent Hénart, le président de la Maison de l’Emploi du Grand Nancy est commun à bon nombre d’acteurs du secteur.
Plan européen fin juin
De CFA (Centre de formation des apprentis) en CFA, il n’est pas rare d’entendre que les places sont difficilement pourvues. Paradoxe de taille quand le chômage des jeunes explose. Emplois d’avenir, contrats de génération, les outils mis en place par le gouvernement existent, mais leur montée en puissance se fait attendre. 25 000 contrats d’avenir ont été signés fin mai au niveau national et 100 000 devraient l’être pour la fin de l’année. Le dispositif, aujourd’hui limité au secteur public et de l’économie sociale et solidaire, sera étendu au privé, notamment dans le tourisme et les services à la personne. Au niveau européen, les choses s’activent. Un plan pour l’emploi des jeunes devrait voir le jour à la fin du mois avec à la clé des dispositifs incitatifs, comme l’accès au crédit pour les PME-PMI qui jouent la «carte jeune». Un volet conséquent sur l’apprentissage sera également présent. Un apprentissage à redorer dans l’Hexagone. En France, 430 000 apprentis sont répertoriés, contre 1,5 million en Allemagne, et le nombre de contrats signés est en baisse de près de 20 % par rapport à l’an passé. «Un jeune en apprentissage a deux fois moins de chance de se retrouver au chômage. L’apprentissage est un véritable passeport pour l’emploi et un gage de pérennité des savoirs au sein de l’entreprise», assure Laurent Hénart. L’apprentissage, plus qu’une solution… un salut !