Paperflow : le mobilier de bureaudu XXIe siècle
Comment sortir du lot des fabricants de mobilier de bureau… et de la crise ? En misant sur le design et la créativité. C’est le pari – gagnant – de Pascal Hossaert avec sa nouvelle ligne de meubles d’entrée de gamme easyOffice, récompensée par un prix de design européen prestigieux : le Red Dot Award 2012.
“On ne va pas attendre que la crise se passe, on va de l’avant”, déclare Pascal Hossaert, PDG de Paperflow à ses équipes en 2010. C’est le point de départ de ce que le dirigeant appelle une “re-start’up”. “C’est un peu comme Apple avec l’iPod : il y a un avant et un après, car il y a un historique et un savoir-faire sur lequel s’appuie une révolution”, continue-t-il. Exit les armoires de bureau en métal insoulevables, bienvenues à celles en plastique, légères et faciles à monter : c’est sur elles que le fabricant de mobilier de bureau (au départ surtout spécialisé dans le classement et le rangement) a décidé de miser.
Le design comme démarche fondamentale. C’est au cours d’un brainstorming avec ses 20 collaborateurs que tout est parti. Le premier critère de réflexion portait sur la logistique. “Il fallait que le maximum de nouvelles armoires puissent tenir sur une seule palette. L’un de nos collaborateurs a dit alors en riant qu’il suffisait juste de couper en deux les armoires de 2 mètres. Une boutade… qui était bien vue. Nous sommes partis de là pour concevoir notre nouveau produit”, raconte le dirigeant. Le bébé pèse donc 45,5 kg (“au lieu des 75 kg pour une armoire métallique”, précise Pascal Hossaert), mesure 2,04 mètres sur 1,10 mètre de large, se présente en kit et se monte en moins de 5 minutes. Il est la réalisation exacte des cinq axes principaux qui ont prévalu à sa conception : formes design (rebords arrondis, portes roulantes, plateau brillant, ajustements dans l’axe, pas de clous ni de vis), optimisation logistique (kit livré sans carton, mais avec des calles consignées, toujours sans vis), facilité de montage (par un système de clips), écoconception (utilisation jusqu’à 85% de plastiques recyclés, et impact sur l’environnement calculé de 30 à 40% plus faible que les armoires en métal), et personnalisation (jusqu’à 50 000 combinaisons de couleurs possibles en mixant les finitions de chaque partie du meuble). Oséo a participé au financement du développement de cette gamme easyOffice en 2010.
Le développement durable comme 2e axe. Pascal Hossaert est particulièrement fier du travail réalisé sur le développement durable, sur le recyclage du plastique et sur la logistique plus légère. La société de Lezennes a d’ailleurs été récompensée en mars 2011 par un 2e prix aux Trophées régionaux de l’excellence logistique pour l’optimisation de l’encombrement de son mobilier qui réduit l’empreinte carbone. Sur le sujet de la personnalisation possible de ces armoires et tiroirs, il est aussi intarissable, vantant les mérites de la nouvelle imprimante de plusieurs mètres qui rend possible la mise en oeuvre du sur-mesure : “A partir d’une photo (un paysage, une matière, un logo), on peut tout faire. Le bon goût est personnel à chacun et nous pouvons le réaliser.” Ce sont toutes ces nouveautés que récompense aujourd’hui le prix Red Dot Award 2012, remis en Allemagne en juillet prochain (14 000 participants, 70 pays et 3 catégories : design de produit, design de communication, design de concept). Un must, malheureusement encore pas assez connu en France. “C’est la même chose que de recevoir 3 étoiles par le Michelin”, précise le dirigeant.
Fort de toutes ces récompenses et surfant sur un marché estimé à 3 milliards d’euros en Europe, le responsable de Paperflow (15 millions de CA en 2001) entrevoit des perspectives encourageantes. Il continue à ne pas vouloir se bagarrer sur les prix (“un combat difficile en entrée de gamme”), mais sur la créativité, de façon systématisée. Il a détecté une nouvelle voie sur le marché de la maison et prépare des produits adaptés qui devraient voir le jour en 2013. “Nous avons un vrai savoir-faire qu’il faut développer dans d’autres domaines”, confie-t-il. La créativité ne s’arrête jamais !