OVH : à un nouveau tournant de son développement
Le leader européen de l’hébergement informatique fait connaître ses dernières innovations au cours d’une tournée qui a démarré le 26 février, au Grand Stade à Lille. L'occasion aussi de faire la connaissance de Laurent Allard, nommé à la direction générale du géant roubaisien.
Pour Laurent Allard, ancien cadre d’Axa, c’était l’une de ses premières apparitions publiques depuis sa nomination, le 10 février, à la direction générale d’OVH. Octave Klaba, après avoir fondé et accompagné le développement de l’entreprise roubaisienne depuis sa création, n’en occupe plus que les fonctions de directeur technique et de président du conseil d’administration. «Je vais plus être dans l’innovation, car il y a tellement d’idées à développer», a-t-il laissé entendre. Et le nouveau directeur général de clarifier poétiquement les rôles de chacun : «Une grande partie de mon travail sera de renforcer la mobilisation d’énergie… Octave Klaba écrit les mélodies et j’assure le rôle de chef d’orchestre pour en faire une partition interprétée par 1 000 personnes aujourd’hui, et plus demain.» Il faut voir dans cette nomination, et dans d’autres qui pourraient suivre, la volonté pour OVH d’entrer dans un nouveau tournant de son développement : passer de 1 000 salariés à plus de 4 000 d’ici cinq ans, s’affirmer plus que jamais comme une référence mondiale de l’informatique dématérialisée (cloud).
Simplifier l’utilisation du cloud. L’activité d’OVH, qui ne se limite plus au simple hébergement web, s’est étendue à plusieurs facettes du cloud tels le big data, le pilotage autonome de serveur, le calcul de haute performance, etc. «Notre but a toujours été de comprendre les métiers de nos clients pour leur simplifier l’utilisation du cloud», fait savoir Octave Klaba. Le fondateur d’OVH fait grand cas de certains standards développés par son entreprise, rendant compatible l’utilisation des données de clients sur des serveurs autres que ceux du spécialiste roubaisien. Pour répondre au besoin de «contrôle total» de leurs données hébergées dans le cloud du client, OVH dit avoir mis en place depuis un peu plus d’un an la solution “Dedicated Cloud”, la possibilité pour les professionnels de construire avec une grande facilité leur propre infrastructure virtualisée.
Deux ou trois datacenter aux Etats-Unis ? Le chiffre d’affaires, qui a atteint 220 millions d’euros au dernier exercice, devrait progresser les années à venir. OVH n’a pas l’intention de limiter ses implantations aux seize pays où il est présent actuellement. «Pour ce qui est des Etats-Unis, la question n’est pas de savoir si nous allons nous y installer, mais c’est de savoir quand, affirme Octave Klaba. Comme c’est un grand pays, il nous faudra y aller non pas avec un seul datacenter mais avec deux ou trois.» Ce ne sera pas la première fois que l’opérateur du cloud met pied en Amérique du Nord, puisque le Canada accueille depuis 2011 un centre de données dont OVH veut faire le plus grand datacenter du monde, avec une capacité de 360 000 serveurs à terme. Devraient suivre deux autres projets d’implantation : Brésil et Singapour. Dans cette configuration internationale, que deviendra donc le site de Roubaix ? Ce site originel de Roubaix, qui concentre 70% des effectifs du groupe, restera le siège social. Il devrait connaître des extensions avec, à terme, un projet de campus OVH comprenant notamment une structure de formation.
Tendances 2015 du secteur “technologies, médias et télécommunications”
Deloitte prévoit une progression de l’Internet des objets et des paiements sans contact
Un milliard ! Ce chiffre, c’est celui que pourrait atteindre le nombre d’objets du monde réel connectés à Internet en 2015. Soit une hausse de 60% sur un an. Signe d’avancées futures dans l’essor de l’Internet des objets : la troisième évolution du web, quelquefois appelée Web 3.0, après le web social, Web 2.0. C’est l’un des enseignements de la traditionnelle étude du cabinet d’audit et de conseil Deloitte sur les tendances en cours d’année dans les domaines des technologies, médias et télécommunications. L’étude évoque aussi l’un des objets numériques dont la prolifération devient une préoccupation : les drones. Quelque 300 000 drones civils, coûtant au moins 180 €, devraient être vendus en 2015. Alors que la génération Y (18-34 ans) est souvent accusée d’être trop habituée à la gratuité, chez Deloitte on pense que les jeunes de cette tranche d’âge dépenseront «beaucoup» cette année pour accéder aux contenus numériques. En 2015, ces dépenses pourraient atteindre 62 milliards en Amérique du Nord. Quant aux paiements sans contact, ils devraient s’amplifier vers fin 2015. Près de 5% des smartphones équipés de la technologie NFC serviront au moins une fois par mois aux achats dans les points de vente physiques.