OverSOC : une cartographie 3D en temps réel pour lutter contre les cyberattaques
Positionnée sur un marché de la cybersécurité en croissance de 10% par an et évalué à 220 milliards de dollars, la pépite d'EuraTechnologies OverSOC entend bien tirer son épingle du jeu. Comment ? En développant une technologie innovante permettant aux entreprises d’avoir accès à la cartographie de leur propre système d'information en temps réel. Objectif : prédire les risques de cyberattaques et se défendre.
En
2021, 50% des entreprises dans le monde ont été touchées par une
cyberattaque. En ce qui concerne les PME, une entreprise sur trois ne
s'en remet pas. Face à l'explosion inquiétante de ce phénomène,
OverSOC vole au secours des entreprises. Incubée à Alacrité France
et fondée par Soufian
Maaté et Théo Plantier, la start-up, désormais installée à
EuraTechnologies, a mis au point un outil de cartographie 3D à
destination des entreprises pour comprendre en temps réel ce qu'il
se passe en cas d'attaque et surtout comment se défendre.
«La troisième guerre mondiale existe déjà mais elle est numérique. On se rend compte que personne n'est épargné aujourd'hui. Quand une entreprise subit une cyberattaque, cela signifie que des gens s'introduisent sur le système pour faire du mal, ça peut vouloir dire prendre de la donnée sensible et la faire sortir, mais aussi interrompre les machines pour paralyser l'entreprise», résume Théo Plantier. OverSOC intervient donc en prévention, en amont des attaques, mais aussi en situation de crise pour pouvoir y mettre fin le plus rapidement possible.
Grâce à la cartographie 3D, la jeune
pousse permet à ses clients de coordonner les équipes de défense
en identifiant ce qui est touché. «Lorsqu'on
est en réponse à un incident, on
est capable d'identifier où se trouve l'attaque et par où est passé
l'attaquant. La première étape consiste à
ressortir la cartographie du système d'information pour prendre le
bon chemin et parvenir à arrêter les attaquants. L'idée, c'est que
les
acteurs ont besoin d'une carte du champ de bataille pour se défendre
correctement», précise le cofondateur.
«Plus on réagit vite moins les
dommages sont importants»
OverSOC travaille essentiellement avec des grands comptes du CAC 40 et des ETI qui disposent de systèmes informatiques complexes. «La cybersécurité touche tout le monde aujourd'hui. Le besoin est criant pour tous les secteurs, pas seulement la santé et le militaire», glisse Soufian Maaté. La solution est utilisée à la fois par les prestataires de l'entreprise mais aussi par les experts de sécurité de l'entreprise qui vont, grâce à une compréhension plus rapide, savoir quel est le plan d'action à mettre en place : «Nous aidons à rassembler tous les acteurs de la cybersécurité autour d'un médium commun et compréhensible, à savoir la cartographie.».
La start-up lilloise s'appuie sur
le référentiel de l'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des
systèmes d'information), bras armé de l'Etat pour pousser les
entreprises à se sécuriser. «Les clients gagnent
énormément de temps sur des sujets où le temps est compté, car
une attaque se compte en millions d'euros. Donc, plus on réagit vite
moins les dommages sont importants», résume
le duo d'entrepreneurs.
Le
monde comme terrain de jeu
Si OverSOC s'adresse essentiellement aux grands groupes, la jeune pousse envisage à terme de cibler les TPE/PME. Objectif : aider le client à monter en maturité cybersécurité et l'aider à générer sa carte. «Notre système de construction de carte marche tout aussi bien avec un grand groupe qu'avec une petite entreprise car toutes sont connectées, donc toutes ont un besoin énorme de sécuriser.» Si ses clients, issus de l'univers du luxe, de la distribution, des transports, des médias ou encore de la santé, sont essentiellement basés à Paris ou Lille, la jeune pousse compte d'ores et déjà des clients américains et canadiens. «On sent un réel intérêt outre-Atlantique pour cette technologie», témoigne Soufian Maaté après la participation au CES 2022.
Cela
tombe bien car OverSOC cherche à pénétrer le
marché américain. Cette année, la start-up vise à accélérer son
développement commercial, s'internationaliser et passer de 12 à 17
collaborateurs. Une levée de fonds est prévue fin 2022. En
attendant, le spécialiste de la cartographie 3D veut continuer à
monter en puissance en France avant de se déployer massivement à
l'international. «Nous avons un beau marché devant nous et
l'ambition de devenir une référence mondiale», conclut
Théo Plantier.