ORUS et ASN dans les mêmes locaux

Les deux SARL (spécialisées dans la peinture sur support métallique et la soudure en petite métallurgie) ont uni leur destin et leurs compétences pour se sortir d’une situation difficile. L’année 2013 sera décisive.

Orus et les Ateliers solidaires du Nord se partagent maintenant les mêmes locaux de la rue Bouret à Fourmies
Orus et les Ateliers solidaires du Nord se partagent maintenant les mêmes locaux de la rue Bouret à Fourmies
D.R.

Orus et les Ateliers solidaires du Nord se partagent maintenant les mêmes locaux de la rue Bouret à Fourmies.

De ces deux entreprises, installées à Fourmies, nous avons déjà parlé. Séparément. Mais, en 2012, pour elles la donne a changé. Petit rappel.  

Il y a d’abord Orus, rue Bouret, spécialisée dans l’application de peintures sur métal, notamment pour l’industrie. Elle est née, en 2005, de la reprise et de la relance par Jean-François Malaüs, chef d’entreprise venu de Dunkerque, d’une entreprise en liquidation.

L’autre entreprise, les Ateliers solidaires du Nord, SARL créée en décembre 2011 par Didier Rio, entrepreneur venu de l’Ouest, avait repris des salariés de l’entreprise adaptée SN Soud’Helpe, frappée de liquidation judiciaire. Celle-ci pratiquait de la petite métallurgie (fabrication de supports de presse et de présentoirs) dans une friche industrielle.Début 2012, il était encore question qu’ASN s’installe à Anor, avec l’appui de la communauté de communes Action Fourmies et environs. Mais aujourd’hui tout a changé et ces deux SARL partagent les mêmes bâtiments de la rue Bouret.

Orus a été cédée. Tout en restant propriétaire des bâtiments, Jean-François Malaüs a transmis cet été l’activité d’Orus à Jean-Pierre Williame, le responsable de fabrication. Ce dernier explique ses motivations : «J’ai 63 ans, l’âge de la retraite, mais j’ai accepté. L’entreprise et mon travail m’ont aidé lorsque je traversais une épreuve personnelle difficile. Je lui devais bien ça…»

Devenu chef d’entreprise, gérant majoritaire, il expliquait, l’automne dernier, que l’activité d’Orus restait l’application de peinture en poudre sur les supports métalliques pour des clients industriels, parfois locaux. «On voudrait viser les particuliers : la rénovation des barrières, portails, radiateurs, mobiliers métalliques…» Orus comptait début 2013 trois personnes.

Une entreprise adaptée spécialisée en soudure. Quant à Didier Rio, créateur des Ateliers solidaires du Nord, rappelons qu’il dirige dans l’ouest de la France un groupe d’une douzaine d’entreprises représentant environ 700 personnes, avec cette particularité d’embaucher des personnes en difficulté ou handicapées.

Il explique : «On a fait le choix de Fourmies en raison de sa proximité pour le personnel de l’ex-Soud’Helpe. Les locaux de la rue Bouret sont également suffisamment vastes pour nous accueillir. Et puis nos activités sont complémentaires… Le projet d’ASN, avec sa dizaine de soudeurs professionnels et des investissements dans des machines, c’est de faire en sous-traitance de la chaudronnerie industrielle dans l’acier et l’alu, avec débit, conception, soudage, assemblage… Les clients locaux ne manquent pas mais il faut toujours prospecter. Pour le démarrage, c’est mon groupe qui donne du travail aux salariés.»  En janvier, il a embauché Fabrice Barthélémy, un chaudronnier de métier. Il est responsable de site pour ASN.

 

Un pari. Son objectif pour 2013, c’est, dit-il, de rendre aux salariés de l’entreprise adaptée leur vrai métier − la soudure −, et d’employer des femmes sur des activités tournées vers le bois, le plastique, le conditionnement. «Cela correspond à notre agrément», précise-t-il. Il se dit, aujourd’hui, confiant car il explique s’appuyer sur son expérience précédente réussie dans des conditions comparables avec des salariés reconnus travailleurs handicapés.

D.R.

Didier Rio et Jean-Pierre Williame photographiés l’automne dernier.