Origine cycles déménage dans le Valenciennois pour monter en puissance et s’internationaliser

Née dans un garage en 2012, Origine cycles connaît une croissance telle que son site de Somain est trop à l’étroit pour assembler l’ensemble de ses vélos, VTT et gravels personnalisés. Elle se fait donc construire une usine trois fois plus grande à Rouvignies et table sur un chiffre d’affaires quadruplé d’ici 2026.

Origine cycles, depuis 2012, fait de la vente directe de vélos, VTT et gravels à la carte.
Origine cycles, depuis 2012, fait de la vente directe de vélos, VTT et gravels à la carte.

«On a créé une start-up de vieux», sourit Pierre-Henri Morel, cofondateur et président d’Origine cycles, ancien directeur général France de Jouet Club. «Elle est née de notre amitié, Yves Amiel et moi. Lui, c’était un industriel du vélo pour la grande distribution, ancien PDG de Quantum. On avait 54 ans. On avait bien réussi notre vie et envie de s’amuser un peu.» Les deux associés deviennent vite trois avec l’arrivée de Rémi Lefèvre. «Il est plus jeune que nous, passionné de cyclisme. On a commencé dans le garage de ses parents. Notre première usine faisait 30 m2.» Dedans, déjà, ils assemblent des vélos.

«On s’est dit que l’histoire du vélo sportif, c’est le Tour de France. Cela nous semblait donc évident de démarrer avec un vélo de course.» Ils l’appellent Axxome ; d’ailleurs tous les vélos, VTT et gravels (hybride route/VTT) d’Origine cycles porteront le nom Axxome ensuite. Leur marque de pneus, née en septembre 2020, se nommera, elle, Prymahl. «Nous ne proposons que des vélos musculaires pour l’instant, précise Pierre-Henri Morel, mais pensons nous lancer dans l’électrique en 2022.» L’entreprise, comme à chaque fois, s’appuiera sur son bureau d’études pour les concevoir.

Yves Amiel, Rémi Lefèvre et Pierre-Henri Morel, les trois associés à la tête d'Origine Cycles. Photo Thibaut Simon
Yves Amiel, Rémi Lefèvre et Pierre-Henri Morel, les trois associés à la tête d'Origine cycles. Photo Thibaut Simon

Origine cycles ne stocke aucun vélo. Elle se trouve malgré tout très vite à l’étroit dans le garage des Lefèvre. Elle s’installe d’abord à Marly, dans le Valenciennois, puis, en 2017, à Somain, dans le Douaisis. Elle dispose là de 2 000 m² pour stocker ses composants, assembler et peindre des montures dont les clients ont choisi chaque option en ligne. 

De leur couleur aux freins à disque ou sur jantes, des formes de poignées à la présence d’un porte-bidon, de la câblerie au cadre, tout en ayant un œil sur le poids et le prix de leur futur deux-roues. 

«Aujourd’hui, on voit le vélo traité comme le textile. On en produit à chaque saison, on les retrouve dans les magasins, puis en soldes. Tout ça n’a pas tellement de sens. Nous préférons ne produire que ce qui est vendu

91% de croissance en 2020

Le site a un magasin d’usine intégré. Si ce n’est sur place, tout est livré directement chez les acheteurs. A la manœuvre, une quarantaine de salariés. «En début d’année dernière, nous étions une vingtaine de collaborateurs, détaille Rémi Lefèvre. Ce chiffre a doublé depuis. Nous n’arrêtons pas de recruter.» «Nous allons passer de 40 à 200 salariés d’ici cinq ans», poursuit Pierre-Henri Morel En 2019, le chiffre d’affaires d’Origine cycles a grimpé de 69% ; l’an passé, de 91%. Il était d’environ 9 millions d’euros l’an dernier et devrait être, cette année, de 20 millions d’euros. «Nous prévoyons qu’il soit de 100 millions en 2026. Mais il faut garder en tête qu’on est partis de zéro en 2012

Désormais à l’étroit à Somain, Origine cycles se fait construire un nouveau site à Rouvignies. «L’usine fera 6 000 m² ; le futur magasin, 300 à 400 m². Nous aurons une réserve foncière au cas où nous devrions nous étendre à nouveau.» Ce déménagement va lui coûter 6 millions d’euros. Elle va en ajouter 4 autres pour accroître sa capacité de production. L’agglomération Valenciennes Métropole la soutient à l’aide de 596 000 euros. L’emménagement est prévu pour fin 2022.

Leurs deux-roues coûtent entre 1 000 et 10 000 euros. «Ce sont des pratiquants et des passionnés qui viennent chez nous.» Ses clients sont pour l’instant surtout de la région. «Nous sommes en train de nous développer à l’international, confie le président. Et ce qu’on a réussi à faire en France, nous allons parvenir à le refaire dans d’autres pays sans aucun problème : de la vente directe de vélos à la carte !»