Opter pour une gestion durable des eaux pluviales avec l'Adopta
L’Adopta (Association pour le développement opérationnel et la promotion des techniques alternatives en matière d’eaux pluviales) a pour mission de promouvoir la gestion durable et intégrée des eaux pluviales. Elle accompagne et sensibilise depuis 1997 les collectivités des Hauts-de-France.
Maëlle Ancelle, directrice de l’Adopta et animatrice Eaux pluviales pour la région, revient sur la genèse de l’association : «Elle est née après le changement de politique du syndicat d’assainissement de Douai. Fin des années 1980, le Douaisis a connu cinq inondations en cinq ans, liés à des orages décennaux. Le maire de l’époque a décidé d’agir et de gérer différemment les eaux pluviales. Les acteurs de l’époque se sont inspirés de Bordeaux, première collectivité de France à mettre en place des techniques alternatives au tout-tuyau.»
Les acteurs du Douaisis décident d’aller plus loin en instaurant, en 1992, une politique pluviale, qui consistait pour tout nouveau projet à ne plus rejeter les eaux de pluie au réseau d’assainissement. «Il s’agissait de penser la gestion des eaux pluviales au plus près du point de chute», relève Maëlle Ancelle.
La Ville de Douai, le Syndicat intercommunal d’assainissement de la région de Douai (Siado) et la Société des eaux de Douai (reprise depuis par Veolia) décident alors de créer l’Adopta, pour accompagner les acteurs de l’aménagement urbain du territoire sur la mise en place de cette nouvelle politique.
Renforcement de l’animation dans les Hauts-de-France
De fil en aiguille, l’Adopta devient une association régionale et intervient depuis 2017 sur l’ensemble des Hauts-de-France, avec une montée en puissance de l’action l’année dernière. «J’ai pris en charge, depuis le 1er mars 2020, une opération de renforcement de l’animation territoriale à l’adaptation au changement climatique par le développement et la promotion de la gestion durable des eaux pluviales dans l’aménagement urbain. Le but étant d’aller à la rencontre de l’ensemble des acteurs de la région, et d’identifier les freins et leviers à l’application d’une politique pluviale», explique la directrice de l’Adopta, présidée par Jean-Jacques Hérin, dont 80% des membres adhérents (129) se trouvent dans les Hauts-de-France.
L’association, dont le siège social est à Douai (avec une antenne à Claroix dans l’Oise et une à Metz), compte aujourd’hui six salariés, trois animateurs territoriaux, une animatrice à Metz, une chargée d’études et une assistante administrative. Un(e) animateur (trice) régional(e) en charge de la formation à l’échelle nationale devrait prochainement rejoindre l’équipe. «Nous avons beaucoup de demandes de collectivités ayant pris la compétence pluviale et qui ont besoin d’être accompagnées», observe Maëlle Ancelle.
«L’idée, c’est aussi de nous faire connaître auprès des plus petites collectivités et communautés de communes, et de faire prendre conscience que les techniques d’assainissement classiques ont atteint leurs limites», complète Jérôme Chauchard, animateur Eaux pluviales sur le territoire picard.
Quatre grandes missions
Pour accompagner les communes, l’Adopta, qui compte, à son actif plus d’un millier de réalisations, a défini quatre grandes missions : la sensibilisation et la communication – grâce notamment au showroom basé à Douai, où sont exposés les ouvrages de gestion intégrée des eaux pluviales, et la diffusion de fiches techniques -, l’animation et la formation, la R&D et l’aide au changement en accompagnant les projets techniques.
Ces nouvelles politiques pluviales passent par la végétalisation de l’espace, avec comme schéma d’application la transversalité entre les services (assainissement, voierie, espaces verts, bâtiment…) et la mise en place de relais sur les territoires pour amplifier ce passage à l’action.
«Les principes de base de la gestion durable intégrée des eaux pluviales, c’est de ne plus concentrer les eaux de pluie en un point, ne plus chercher à les enterrer, les évacuer le plus loin possible ou vouloir à tout prix imperméabiliser les sols. On peut opter pour la minéralisation par exemple. L’idée est de coller au plus près du cycle naturel de l’eau. Il faut prioriser les solutions naturelles pour favoriser la biodiversité et s’adapter au contexte climatique actuel», poursuit Maëlle Ancelle qui estime qu’aujourd’hui tous les voyants sont au vert pour opérer ce virage écoresponsable.
8e Forum national de la gestion durable des eaux pluviales
Les 18 et 19 novembre prochains se déroulera la 8e édition du Forum national de la gestion durable des eaux pluviales à Lens, initié il y a 14 ans par le réseau Eau d’idealCO (plateforme collaborative de la sphère publique), l’Adopta et l’Agence de l’eau Artois-Picardie. Avec au programme une table ronde sur "Une feuille de route et une stratégie pluviale", de nombreux ateliers sur cette gestion des eaux pluviales, les moyens de la mettre en œuvre et ses enjeux, ces deux journées seront également ponctuées de plusieurs temps d’échanges.