Recyclage

Opération Cultura Amiens : 25 000 cartables attendus pour être recyclés

Les clients de l’enseigne Cultura à Amiens peuvent échanger leurs vieux cartables contre un bon d’achat de dix euros. Une opération gagnant-gagnant.

Cultura lance une opération de recyclage de cartables usagés. © Aletheia Press / L.Bremont
Cultura lance une opération de recyclage de cartables usagés. © Aletheia Press / L.Bremont

Un vieux cartable à recycler contre un bon d’achat de dix euros. C’est l’opération que propose le magasin Cultura d’Amiens, jusqu’au 15 septembre. Pour en bénéficier, le client doit être membre du programme de fidélité de l’enseigne.

Derrière cette opération, qui a déjà rencontré un beau succès en 2023 (25 000 cartables recyclés), se cache une organisation originale. Dans un premier temps, Cultura se charge de récupérer les cartables usagers, avant de les envoyer à l’entreprise de réinsertion Essaimons, qui les trie. Une étape essentielle, car certains sacs à dos peuvent encore servir (15% environ), ils sont alors confiés à des associations pour être redistribués gratuitement à des familles dans le besoin. Une fois triés, la deuxième étape consiste à envoyer les cartables usagers à l’entreprise Plaxtil, spécialisée dans le recyclage de polymères.

Une nouvelle technologie brevetée 

Lancée en 2020, Plaxtil a breveté un process pour transformer les tissus en fibres mélangées, en matières plastiques injectables et recyclable à l’infini. Un procédé unique qui permet d’éviter l’incinération et l’enfouissement. C’est lors de la crise sanitaire que l’entreprise à développé cette technologie, qui devait servir à recycler les millions de masques jetables.

Encore en état d’être utilisés ou bon à jeter, tous les cartables retrouveront une seconde vie. ©Plaxtil

Mais très vite, Plaxtil s’est trouvée confrontée à un problème. « Personne n’était en mesure d’effectuer les opérations préalables de tri des matériaux, ce qui est indispensable avant que nous les traitions. C’est pourquoi nous avons créé, en 2021 Essaimons, basée également à Châtellerault », poursuit Olivier Civil. Les deux structures emploient aujourd’hui une trentaine de personnes, dont 50% environ sont en contrat d’insertion. Cette complémentarité était parfaite pour répondre aux besoins de Cultura.

Organiser la filière

« Une de nos spécificités est de toujours faire un retour qui prouve le recyclage », souligne Olivier Civil. Dans le cas de cette opération, les polymères obtenus sont livrés à des fournisseurs de Cultura. Les produits ainsi fabriqués seront commercialisés par l’enseigne et signalés dans les rayons. « Nous travaillons uniquement avec des injecteurs localisés en France ou en Europe proche, comme l’Italie », tient à préciser l’entrepreneur. Une boucle vertueuse qui a demandé, cependant, une certaine préparation. « Les industriels sont réceptifs à cette technologie et ce type de démarche. Mais il leur faut un temps pour s’adapter », note le dirigeant.

Côté prix, « nous sommes plus chers que les plastiques pétro-sourcés fabriqués depuis plus de 50 ans par de grands groupes. Mais nos prix, 20 à 30 % plus élevés, ne sont pas délirants », constate Olivier Civil, qui a déjà collaboré avec de grandes marques comme Kiabi ou Lacoste, par exemple. Le chef d’entreprise travaille ainsi à l’implantation prochaine de petites unités de transformation proches des gisements de textiles, comprenant les vêtements de protection jetables utilisés dans le milieu médical.


Entre 25 et 30 000 cartables recyclés

De son côté, Cultura espère recycler cette année entre 25 000 et 30 000 cartables. L’enseigne entend ainsi œuvrer à la protection de l’environnement. Elle a d’ailleurs lancé « son auto-label "Sourire au monde", permettant de contribuer à une baisse de l’impact environnemental de ses produits », explique-t-elle. Mais elle souhaite également « donner un coup de pouce financier aux familles » grâce au bon d‘achat offert et a une sélection de produits à prix réduits. Des actions bienvenues alors que l'inflation a pesé lourdement sur le coût de la rentrée ces deux dernières années.

Les calculatrices aussi connaissent une seconde vie

Cette année, Cultura Amiens comme 24 autres magasins, reprend sous conditions les calculatrices d'occasion, qui rapporteront, selon le modèle, jusqu'à 25 €. Après révision, elles seront vendues en magasin.