Opale saveurs monte en puissance sur la Côte

« Thaddée Hénaux gère une équipe de huit personnes et 450 clients.»
« Thaddée Hénaux gère une équipe de huit personnes et 450 clients.»

Thaddée Hénaux, fondateur de l’entreprise traiteur Opale saveurs, vient d’investir dans 450 m² de locaux dans la petite commune de Leubringhen, près de Marquise et des carrières familiales de la Vallée heureuse, en bordure de l’A16. Huit salariés seront bientôt à pied d’œuvre pour répondre à la demande des 450 clients de la Côte d’Opale, du Touquet à Dunkerque, en passant par Saint-Omer. En 2013, ils étaient deux à se lancer dans l’aventure sur la zone de fret de Transmarck. Ce virage à 180° ouvre la voie de tous les possibles à cette petite entreprise, en termes de marchés.

 

Si nous n’avions pas investi maintenant, nous nous serions brûlé les ailes, déclare le chef d’entreprise trentenaire. On a doublé notre chiffre d’affaires en deux ans. Avec nos investissements, j’ai bon espoir datteindre le million d’euros en 2016.” Plateaux-repas, cocktails, organisation de réceptions, l’offre rejoint celle de bons nombres d’acteurs du secteur sur la Côte d’Opale. La différence de notoriété réside dans le professionnalisme que Thaddée Hénaux met à l’ouvrage. Tout est confectionné maison avec des produits locaux et les milliers d’euros d’investissements lui permettent de viser la norme CE, l’agrément européen tant convoité dans la restauration qui est un gage de qualité pour les clients : traçabilité des produits, hygiène, etc. Avant d’obtenir cette norme, son rayon d’action ne pouvait dépasser 80 km et ne pouvait concerner tous les marchés. Aujourd’hui il peut conquérir l’Angleterre, pénétrer le marché des cantines scolaires ou autres collectivités et ,pourquoi pas, organiser un mariage sur la Croisette.

 

CAPRESSE
450 m2ont été aménagés pour Opale saveurs dans cet ancien bâtiment agricole. 

CAPRESSE
Thaddée Hénaux a investi 12 000 euros dans ce VarioCooking qui poche, saute, frit et cuit à basse température. 

CAPRESSE

Thaddée Hénaux gère une équipe de huit personnes et 450 clients.

Le “petit” élève devenu grand. Aussi loin qu’il s’en souvienne, le dirigeant n’aimait pas l’école jusqu’à ce qu’on lui laisse le choix de quitter les circuits traditionnels et de s’engager dans le cursus professionnalisant. Il entre au lycée professionnel hôtelier Saint-Pierre à Calais, obtient son baccalauréat avec mention, puis fait un BTS et part à Paris s’immerger dans l’hôtellerie-restauration. Pendant huit années il va tourner dans les plus grands hôtels, occupant tous les postes à l’hôtel Mariott – rive gauche s’il vous plaît… Il est cariste au Georges V, assistant chef stewart au Meurice où il s’occupe de la logistique des cuisines. Il décide alors d’entrer à l’Ecole de conciergerie internationale. Il devient en 2010 responsable d’une conciergerie d’entreprises. Le déclic se fait à ce moment-là sur l’éventualité de devenir chef d’entreprise. J’ai contacté un copain du lycée, cuisinier, qui est aujourd’hui chef de cuisine à Opale saveurs, Sébastien Stricanne. S’ensuivent les études de marché auprès des entreprises, de la concurrence puis l’achat d’un laboratoire de cuisine, la création d’un site internet et l’achat d’un camion de livraison. Le bon goût et la sociabilité du gérant font le reste. C’est un métier passionnant, argue-t-il. On rencontre énormément de monde, des fournisseurs aux clients qui font partie de clubs de cyclistes ou de clubs d’entreprises, jusqu’aux couples de mariés… Opale saveurs drague le groupement des Traiteurs de France qui serait pour la petite entreprise marquisienne le début d’une belle reconnaissance au niveau national et une vitrine alléchante. C’est encore le début, reconnaît Thaddée Hénaux, mais on se donne les moyens de se développer. C’est un gros investissement physique depuis trois ans. Mais nous sommes aujourd’hui une bonne équipe à qui je fais totalement confiance.

Retour au bercail. Thaddée Hénaux n’a pas hésité une seconde à quitter Paris pour revenir sur les terres familiales. Les nouveaux locaux d’Opale saveurs s’étirent dans un ancien bâtiment, plutôt majestueux, qui rappellent les périodes fastes de l’ère agricole. Chez les Hénaux, on ne s’improvise pas marquisien, on naît marquisien. Et l’on revient toujours sur ses terres. Sans doute l’influence minérale y est-elle pour quelque chose dans cette famille de carriers, et l’ancrage terrien tout autant. La rumeur dit que Napoléon et ses soldats, en 1805, avaient fait de cette terre leur aire récréative en compagnie de gentes demoiselles. Le nom de “Vallée heureuse” est ainsi né grâce aux frasques d’un Empereur gourmand. Il reste à Opale saveurs à perpétuer avec panache… les joies du palais.

Lucy DULUC