"On ne pourra pas gouverner par des décrets et des 49.3", dit Glucksmann

Le député européen et leader de Place publique Raphaël Glucksmann juge mercredi dans une interview au Nouvel Obs que la gauche ne pourra "pas gouverner par des décrets et des 49.3", et qu'il faudra "discuter avec...

Le député européen et leader de Place publique Raphaël Glucksmann à Marseille, le 5 juillet 2024 © CLEMENT MAHOUDEAU
Le député européen et leader de Place publique Raphaël Glucksmann à Marseille, le 5 juillet 2024 © CLEMENT MAHOUDEAU

Le député européen et leader de Place publique Raphaël Glucksmann juge mercredi dans une interview au Nouvel Obs que la gauche ne pourra "pas gouverner par des décrets et des 49.3", et qu'il faudra "discuter avec des gens qu'on a combattus, sans se renier".

L'ex-tête de liste PS/Place publique aux européennes, qui s'est engagé dans le Nouveau Front populaire créé en quelques jours par les forces de gauche pour contrer une majorité du RN à l'Assemblée, estime que sans majorité absolue, "la seule voie possible" pour la gauche, "c'est la démocratie parlementaire". 

"Maintenant, c’est à l’Assemblée de construire des majorités. L’exécutif va devenir l’exécutant. On ne pourra pas gouverner par des décrets et des 49.3…", a-t-il estimé, dans une pique à la majorité sortante, qui a beaucoup utilisé ces outils, mais aussi au leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui a promis, si la gauche se trouve en position de gouverner, des décrets pour l'abrogation de la retraite à 64 ans ou la hausse du smic. 

Prendre un décret pour instaurer le smic à 1.600 euros nets, "ce n’est pas une méthode de gouvernement", relève Raphaël Glucksmann. "Et cela ne tiendra pas longtemps. La gauche doit avoir le pouvoir d’initiative, mais le faire fructifier par des discussions avec les autres élus", insiste-t-il.

"Si on est fermé, sectaire, si on ne discute avec personne d’autre que nous-mêmes, on commettra une faute démocratique et une erreur stratégique totale", ajoute-t-il, estimant qu'il faut "débattre avec les autres groupes parlementaires, comprendre les réactions, voir comment on peut arrimer des gens qui ne sont pas de notre bord". 

"Cela n’arrivera pas en répétant +tout mon programme, rien que mon programme+, et en disant aux autres : vous êtes là en spectateur du déploiement de notre toute-puissance minoritaire!", poursuit-il dans une nouvelle critique à l'adresse de jean-Luc Mélenchon. 

"On n’a pas le choix, il faut discuter avec des gens qu’on a combattus, sans se renier, et convaincre", affirme-t-il encore, reconnaissant qu'il y aura "un moment d’apprentissage qui risque d’être chaotique…".

Assurant par ailleurs que Macron ne l'a pas appelé pour lui proposer le poste de Premier ministre et qu'il n'a "rien demandé", l'eurodéputé explique qu'il va s’atteler "à la construction d’une grande force démocrate française, épousant l’écologie politique". 

"Avec l’édification de la puissance européenne, ce sont les deux choses qui vont occuper ma vie dans les mois et années qui viennent", affirme-t-il. 

363D8U3