Le Crédit agricole Nord de France, acteur majeur du secteur public local
«On accompagne les transitions au sens social, numérique ou environnemental»
Le Crédit agricole est la banque de «toutes les transitions», assure Patrick Marcilly, son directeur de pôle développement des territoires, et s'affirme comme «le partenaire historique du secteur public territorial». Avec Michaël Desaint, responsable de l’unité secteur public local, il revient sur les atouts de cette banque régionale mutualiste et coopérative qui accompagne les projets des collectivités locales.
La Gazette : Comment s’est construite cette proximité entre la banque et ses interlocuteurs publics ?
Nous sommes présent historiquement en zone rurale. Le Crédit agricole a notamment financé l’assainissement collectif, l’électrification et, dans la filiation de nos aînés, aux côtés de la puissance publique, le déploiement de la fibre optique en zone rurale et périurbaine, ce qui permet l’accès au très haut débit à toutes les communes du Nord et du Pas-de-Calais, quel que soit le nombre d’habitants.
L’esprit du développement et du progrès d’une certaine façon...
Concernant la fibre numérique, les travaux sont en train de se finaliser. Demain, il s’agira typiquement d’actions en accompagnement du canal Seine-Nord, afin de favoriser le développement économique, et au premier plan la création d’emplois locaux. En prenant part à un projet favorisant le report des transports de marchandises, notamment depuis l’A1, de plus en plus saturée, vers une mobilité douce sur les voies navigables, nous illustrons ainsi notre participation au financement des transitions.
Le spectre d’intervention du Crédit agricole est très large : nous intervenons, comme décrit précédemment, sur de grandes infrastructures régionales, mais surtout auprès des communes, pour financer par exemple une rénovation thermique de salle des fêtes, l’élargissement des trottoirs, ou encore une maison médicale. Nous accompagnons ces collectivités dans l’ensemble de leurs transitions, sur le plan social, numérique ou environnemental, en veillant à favoriser l’emploi et le maintien de services et d’activités sur tous les territoires. A travers notre équipe de spécialistes du secteur public, nous sommes présent en lien constant avec les 260 agences ou centres d’affaires du Crédit agricole dans le Nord et le Pas-de-Calais.
Notre volonté est d’aider les collectivités à optimiser leurs investissements. Par exemple, on négocie des enveloppes avec la Banque européenne d’investissement (BEI) sur certains thèmes environnementaux. On travaille actuellement sur le dispositif national "Petites Villes de demain" en commençant par nous rapprocher des communes concernées.
Dans le cadre de vos accompagnements, vous nouez également des partenariats avec des institutions publiques...
Prenons l’exemple de la FDE 62 (Fédération départementale d’énergie), avec laquelle nous avons signé une convention pour accompagner au mieux les collectivités dans le cadre de projets bien identifiés. Là, nous aidons les collectivités concernées à boucler leur plan de financement par la mise en place d’emprunts.
Que peut-on dire des financements de projets des collectivités opérés par le Crédit agricole ces dernières années ? Sont-ils en augmentation ?
Oui, ça rentre dans le plan stratégique à la fois du groupe et de la Caisse régionale Nord de France. Nous avons l’ambition d’être présents sur tous nos marchés, et d’être un acteur important, quand ce n’est pas leader. Des moyens importants sont mis sur cette activité atypique qui s’inscrit dans le temps long. Quand on finance un assainissement par exemple, on ne parle pas de prêt à trois ou cinq ans.
Mais en volumes ?
En 2020, nous avons presque doublé le nombre de crédits. C’est la conjonction de plusieurs facteurs. D’abord, parce qu’à l’occasion du plan de relance souhaité par les pouvoirs publics, le marché est propice, et les conditions de financements sont attractives. Ensuite, parce que nos dirigeants, au regard de notre stratégie de banque des transitions, ont souhaité envoyer des signaux forts. Quand on finance une piste cyclable, quand on finance un bus à haut niveau de service, quand on finance de la méthanisation, donc de la valorisation de déchets, tous ces sujets font sens à nos valeurs.