"OK pour la Haute Picardie" s’envole
Le dernier petit-déjeuner “Ok pour la Haute Picardie” a mis en avant deux fleurons économiques du territoire : l’aéroport d’Albert-Picardie et Aérodom, spécialisée dans les vols en autogire.
L’aéroport d’Albert-Picardie voit son chiffre d’affaires décoller à la verticale. Jean-Charles Borel, son directeur général a dévoilé dans les locaux de la CCI à Péronne les résultats et les projets de l’entreprise. Connu pour accueillir le Beluga et assurer la logistique d’Airbus, cette activité est devenue la deuxième en termes de chiffres d’affaires, en 2013, elle représentait 90% du chiffre d’affaires, contre 40% deux ans plus tard. En cause : la création d’un Epic, voulu par Airbus, l’État, la région et le Pays du Coquelicot qui a pris la gestion du site – avec un actionnariat public – le 30 mai 2014.
Repositionnement La grande nouveauté, c’est le développement des prestations sur mesure. L’aéroport a une piste de 2 200 mètres, pouvant accueillir à la fois les jets d’affaires et les gros porteurs. Il a aussi une piste en herbe de 1 000 mètres dédiée aux aéronefs. « C’est le seul aéroport de France, dans sa catégorie, qui possède les outils d’atterrissage tous temps. C’est un investissement de 750 000 euros. Nous avons de dix collaborateurs dont quatre pompiers, formés et contrôlés chaque année, ce qui est un gage de fiabilité. Le savoir-faire de chacun a été acquis grâce aux stages effectués dans les plus grands aéroports français. Nous n’avons pas voulu nous positionner sur les vols low cost, pour cela il faut se rattraper sur d’autres postes, les parkings, les locations d’espaces, les redevances d’atterrissage, l’assistance aéroportuaire etc. », détaille Jean-Charles Borel. Le repositionnement de l’activité, avec des prestations sur mesure pour les clients, a eu des résultats probants en 2015 : une baisse de 40% des coûts structurels, une hausse de 220% du chiffre d’affaires. L’objectif est de passer à 2 000 passagers par an, sachant que les jets d’affaires n’emmènent jamais plus de cinq personnes. L’activité fret concerne des entreprises automobiles, machines agricoles et du transfert d’organes. De nouveaux investissements sont prévus en 2016 et 2017.
Offre large pour Aérodom Aérodom a elle été créée en 2015 par Dominique Duriez. Pilote professionnel breveté en Ulm, autogire, avec 25 ans d’expérience, il est aussi infirmier anesthésiste et officier du service de santé des Sapeurs pompiers de la Somme. Il a profité de ce petit-déjeuner pour présenter son engin : « C’est une machine allemande de 450 kilos, qui vole à 400 mètres d’altitude, à 120 kilomètres/ heure, dans la stabilité. Le passager – de 8 ans à 84 ans – a une sensation de liberté. Je fournis les blousons chauffants. » Il a acquis cette machine pour la somme de 63 000 euros, grâce au crowdfunding et à des actionnaires. L’offre des prestations en autogire est large : baptême de l’air de 20 minutes, 30 pour le survol de la Haute Somme, une heure pour la Thiérache et les champs de bataille de la Somme. Dominique Duriez a conclu un partenariat avec l’office de tourisme de la Haute Somme qui lui a reconnu le label Somme Battlefields. Il propose aussi des services aux professionnels, photographies aériennes, surveillance aérienne, vol au-dessus du futur chantier du canal SNE.
Françoise LEFORT