Oise : quel bilan économique du confinement ?
L'insee dresse un bilan chiffré des conséquences du confinement dans le département de l'Oise, l'un des plus touchés par le Covid-19.
La crise sanitaire n’a pas été sans conséquence pour l’économie locale : l’Oise est l’un des départements les plus touchés par la baisse d’activité liée à la crise sanitaire. « Avec une baisse estimée à 35%, la perte d’activité est supérieure à celle des autres départements des Hauts-de-France, deuxième région métropolitaine la moins touchée (- 31% contre – 33 % en moyenne nationale). L’Oise se place ainsi au 15e rang des départements métropolitains les plus impactés par la crise », détaille l’étude.
Cette perte d’activité dans l’Oise concerne avant tout l’industrie, et notamment la fabrication d’autres produits industriels (excluant les équipements électroniques, les matériels de transport et les produits pharmaceutiques) qui représente 12,6% des emplois salariés du département contre 6,2% à l’échelle nationale. Dans le domaine tertiaire, la crise sanitaire frappe surtout les commerces non alimentaires qui emploient 27 000 actifs isariens. La construction et ses près de 18 000 emplois n’est pas en reste. Au sein du département, la zone d’emploi de Roissy-Sud-Picardie est la plus touchée : un quart des emplois du secteur tertiaire y étant très fortement impacté, lié notamment à l’activité aéroportuaire.
Du côté de l’emploi, le marché du travail s’est dégradé plus rapidement pendant la période de confinement. Cette baisse d’activité a des répercussions directes sur le marché du travail et ce, malgré sa relative solidité dans l’Oise.
En effet, dans ce département, 79% des emplois salariés sont des CDI contre 75% en France (hors-Mayotte). L’emploi non-salarié ne représente que 9 % du total des emplois contre 12% à l’échelle nationale. Par ailleurs, l’Oise dispose du plus faible taux de chômage des Hauts-de-France (8,1% au 4e trimestre 2019 comme au niveau national) et d’un taux de pauvreté relativement bas comparé aux autres départements de la région (13% contre 19% en moyenne régionale en 2016). La part des demandeurs d’emplois (de catégorie A, B, C) de 50 ans ou plus et celle des demandeurs d’emploi de plus d’un an sont inférieures ou comparables à la moyenne de France métropolitaine (24% contre 26% pour les 50 ans ou plus et 46% contre 47 % pour les demandeurs d’emploi de longue durée en mars 2020). Or, ces deux publics sont parmi les plus fragiles.
Entre fin février et fin mars 2020, l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A dans l’Oise a été l’une des plus élevées au niveau national. L’Insee enregistre une hausse de 8,9% (+ 7,1% en moyenne nationale), ce qui est un record pour les Hauts-de-France (aucun autre département ne dépasse +5,8 %).