Dans l'Oise, la revalorisation des supports d’étiquettes se construit en circuit court
C’est une première dans la région. Sous l’impulsion de Chanel Parfums et de la société Inex, la Chambre de commerce et d’industrie de l’Oise (CCI), a créé avec l’aide d’une dizaine d’industriels, une filière de recyclage de supports d’étiquettes en janvier 2021. Aujourd'hui, la filière prend forme avec une douzaine d'entreprises concernées... et un circuit court se crée.
Le support d’étiquette, c’est le papier légèrement siliconé et souvent jaune, servant de support aux étiquettes employées par les industriels. Auparavant, ce déchet n’était pas valorisé et partait directement dans la poubelle noire, avant d’être enfoui ou incinéré. Seulement, la CCI Oise (présidée par Philippe Enjolras à ce moment-là) s’est penchée sur le sujet impulsée par Chanel Parfum et la société Inex en signant une convention en 2018, afin de rendre possible le recyclage de cette matière. Un appel à projet a été lancé afin de faire converger les idées et de rapprocher les entreprises et en 2021, le début de la filière a été lancée. Aujourd’hui, elles sont une dizaine à faire partie de la filière.
Une filière en économie circulaire
La filière est officiellement lancée en janvier 2021, pour un investissement de 100 000 euros. « Le but était de créer une économie circulaire entre les entreprises où les déchets de certains, peuvent être la matière première pour d’autres. Ici, nous récupérons les déchets de supports d’étiquette que nous redistribuons dans les papeteries », explique Mathieu Roxo, responsable commercial chez Remondis, société qui a été sélectionnée suite à l’appel à projet de la CCI, en tant que préparateur et collecteur de la matière. « Aujourd’hui, chez Remondis, nous collectons les supports d’étiquettes dans une douzaine d’entreprises. Ensuite, nous amenons ce déchet chez le papetier Wepa Greenfield à Château-Thierry, qui produit déjà 130 000 tonnes de pâte à papier par an. Les supports d’étiquettes suivent quasiment le même chemin. »
350 tonnes collectées en 2021
Avec cette solution plus verte, les déchets repartent dans le flux papetier et créent une boucle durable et économique. Un véritable système d’économie circulaire. Depuis le lancement en 2021, 350 tonnes ont été récupérées dont 100 tonnes provenant de la société compiégnoise Colgate. « Les plus gros apporteurs sont aussi BASF, Unilever, Surget, Chanel, RS Components, ITM, et se situent uniquement dans l’Oise », note le responsable commercial de chez Remondis.
Si 2021 était une bonne année de lancement, 2022 devrait permettre de collecter davantage de déchets. Les premières prévisions envisagent 450 à 500 tonnes de déchets collectés. Mais pour Mathieu Roxo, ce n’est pas encore suffisant, « rien que sur l’Oise nous pourrions atteindre les 1 000 tonnes facilement. »