Odel : début d’année pessimiste
Un tableau nuancé entre gris clair et gris foncé... C’est la tonalité de la dernière étude publiée par l’Observatoire Des Entreprises Lorraines (Odel). Une enquête semestrielle réalisée à partir d’un échantillon de 6 400 entreprises lorraines de cinq salariés et plus des secteurs de l’industrie, du BTP, du commerce et des services marchands. Le tableau dressé n’invite pas à l’optimisme pour 2013, les niveaux d’investissement, d’export, d’emploi sont en berne et presque aucun secteur n’est épargné. Analyse.
L’Observatoire Des Entreprises Lorraines (Odel) vient de publier sa dernière enquête semestrielle de conjoncture, réalisée entre le 20 décembre 2012 et 21 janvier 2013, à partir d’un échantillon de 6 400 entreprises lorraines de 5 salariés et plus des secteurs de l’industrie, du BTP, du commerce et des services marchands. «Les entreprises répondantes emploient au total près de 60 000 salariés, un panel qui assure une bonne représentativité sur les plans géographique et sectoriel. Les analyses issues de cette observation sont donc à considérer, non seulement pour les entreprises répondantes, mais également, par extrapolation, pour l’ensemble des entreprises lorraines répondant aux critères de l’enquête», souligne Khaled Zainine, chargé d’étude économique. Une enquête où la tendance qui se dégage est au ralentissement de l’activité économique surtout sensible dans les entreprises de plus de 200 salariés et dans la tranche de 50 à 99 salariés. Il affecte la majorité des secteurs à l’exception de certaines branches industrielles de biens d’équipement, de consommation comme l’édition ou l’imprimerie et l’agroalimentaire.
De sombres perspectives
Pour le second semestre consécutif, les deux composantes de la demande intérieure et à l’export se contractent nettement. Le recul est plus sensible sur le marché intérieur pour 40 % des entreprises répondantes contre seulement 35 % six mois auparavant. A l’inverse, la progression des ventes est signalée par 20 %, en baisse de 5 points par rapport à la précédente mesure.«Dans un contexte caractérisé par une montée des incertitudes, cette situation révèle un attentisme marqué des chefs d’entreprise et hypothèque un redémarrage de la croissance à court terme.» Un nouveau ralentissement est anticipé par les chefs d’entreprise pour le premier semestre 2013, surtout sur le marché intérieur pour 45 % d’entre eux. Baisse des marges, fragilisation de rentabilité, faiblesse de la trésorerie, les chefs d’entreprises ont le moral qui flanche. «La faiblesse de la croissance chez les principaux partenaires, le manque de dynamisme du marché du travail et la morosité ambiante renforcent le climat d’incertitude et pèsent sur la confiance des ménages et des entrepreneurs», relève Khaled Zainine. Conséquence, les carnets de commandes continuent de se dégarnir. Ils se dégradent pour 44 % des établissements contre 38 % en juin 2012 et seulement 30 % un an auparavant. Sur le front de l’emploi on observe une nouvelle dégradation par rapport au semestre précédent : 25 % des entreprises s’orientent vers une réduction des effectifs contre une hausse pour 12 % (-2 points). L’emploi reste stable dans 63 % des entreprises, mais le recours au travail temporaire affiche un net recul pour 39 % des répondantes. A l’instar de l’emploi, les programmes d’investissement se sont repliés pour 32 % des entreprises contre une hausse des projets pour 16 %. A l’international, le retrait du courant d’affaires à l’export affecte un tiers des entreprises exportatrices (+6points) contre une progression inchangée pour 19 %. Pour 2013 les perspectives générales sont nettement plus pessimistes : une entreprise sur deux s’attend à une évolution défavorable du climat économique, un solde d’opinion qui atteint son niveau le plus bas depuis la récession de 2009.