Odel : croissance atone en prévision
Un nouveau recul de la croissance en Lorraine ! Le 27 juin dernier, l'Observatoire des entreprises lorraines (Odel) présentait à la Chambre de Commerce et d'Industrie les résultats de son enquête de conjoncture pour le premier semestre 2013. Niveau d'activité, emploi, investissement, exportation et contrat de génération, 6 400 chefs d'entreprise lorrains ont livré leurs opinions. Décryptage.
«Nous assistons à un nouveau repli de l’activité, après un deuxième semestre marqué par un ralentissement sensible. Il y a un an j’évoquais déjà le pessimisme des chefs d’entreprise, c’est maintenant une réalité», déclare en guise de préambule, Khaled Zainine, chargé d’étude à la CCI Lorraine, lors de la présentation des résultats de l’enquête de conjoncture de l’Odel le 27 juin dernier. Menée par un échantillon de 6 400 chefs d’entreprise lorrains des secteurs de l’industrie, du BTP, commerce et des services marchands, elle révèle qu’une certaine morosité demeure, même si les chefs d’entreprise restent optimistes quant à une éventuelle reprise, 43 % l’espèrent d’ici à 2015. «Des résultats en demi-teinte, qui ne surprendront personne», comme l’a souligné Paul Arker, le président de la CCIRL. Les indicateurs de la croissance sont en berne, l’indice d’évolution de l’activité redevient négatif après la sortie de récession, seules 23% des entreprises jugent actuellement leur niveau de ventes satisfaisant.
Le salut par l’export ?
«On se retrouve de nouveau dans la zone rouge, la situation financière des entreprises se dégrade», constate Khaled Zainine, chargé d’étude à la CCI Lorraine. La faiblesse de l’utilisation des capacités de production et du niveau de la demande freinent le développement des investissements, seule l’industrie agroalimentaire tire son épingle du jeu. Sur le front de l’emploi, on observe un ajustement à la baisse dans la majorité des secteurs, en particulier dans les transports et le commerce pour 34 % des entreprises, l’industrie est moins touchée (22 %). La stabilité prévaut dans 90 % des industries agroalimentaires et dans 70 % des industries de biens d’équipements. Le BTP n’est pas épargné. Concernant le contrat de génération n’enthousiasme pas les chefs d’entreprise (seulement 3 %). Il apparaît comme un levier pour doper l’emploi des jeunes à moyen terme, pour 12% des déclarants. L’enquête a également abordé la question de l’exportation : 40 % des répondants la pratiquent, 63 % sont issus de l’industrie. L’export apparaît pour 17 % comme nécessaire à leur développement, elle est même perçue comme un facteur indispensable pour la pérennité de 9%. Les entreprises lorraines rencontrent encore des difficultés à l’export, cinq problèmes ont été identifiés : adaptabilité des prix, produits et services, procédures et usages locaux, recherche de partenaires locaux et prospection. Le potentiel est donc là, reste à se lancer…