Basée à Marcq-en-Baroeul
Octopus Lab se construit un avenir radieux
Fondée en 2017, Octopus Lab a imaginé et développé un logiciel capable de prédire le confort thermique d'un bâtiment. À partir de ces prédictions, la société installée à Marcq-en-Barœul, permet désormais à ses clients de piloter le chauffage, la ventilation et la climatisation. Ainsi, elle répond à un double objectif : amélioration de l'efficacité énergétique et de la qualité de l'air intérieure. Rencontre avec Maxence Mendez, dirigeant-fondateur d'Octopus Lab.
Depuis
la crise sanitaire, la qualité de l'air intérieur des bâtiment est
devenue un vrai sujet de santé publique dont s'emparent de nombreux
acteurs publics... mais aussi privés. Maxence
Mendez avait lui senti le vent tourner il y a plus de 10 ans en
réalisant une thèse sur la qualité de l'air extérieur, avec
l'Université de Lille en 2012. «J'ai enchaîné avec un
projet de recherche financé par l'Ademe et piloté à Lille, cette
fois sur la qualité d'air intérieur avec également l'Université
de La Rochelle et de Strasbourg».
Ce projet qui a duré 3 ans consistait à valider l'outil logiciel : «comme les prévisions étaient fiables et les résultats cohérents, on a monté Octopus Lab pour continuer à l'exploiter. La création d'entreprise s'est faite dans la continuité du projet de recherche». Incubée deux ans à Eurasanté, l'entreprise prend ensuite son envol.
En 2018, le logiciel est sur les rails. Un
an plus tard, Octopus Lab boucle une première levée de fonds à
hauteur de 400 000€ auprès de Nord France Amorcage et d'IRD Invest. «La commercialisation a suivi».
Aujourd'hui, l'entreprise emploie 23 collaborateurs et suit une belle
trajectoire de croissance.
Des
bâtiments neufs... aux bâtiments existants
Maxence Mendez ne s'est pas arrêté là. «On a commencé par les bâtiments neufs puis on est passé aux bâtiments existants». Octopus Lab a collaboré avec l'Université de Strasbourg et lançait dans la continuité IndaloⓇ Supervision. Ce logiciel s'articule ainsi : une maquette 3D est connectée à des capteurs, installés à l'intérieur des bâtiments, qui remontent les données en temps réel. «On fait des prévisions sur 24h, c'est quasiment de l'instantané». Les données concernent à la fois la température, l'humidité, le CO2 mais également les particules fines dans les bureaux et les écoles ou encore le radon (un gaz radioactif) et autres.
IndaloⓇ
Supervision pilote ainsi de manière prédictive tous les
équipements du bâtiment (chaudières, radiateurs, ventilation…),
ce qui peut diminuer jusqu’à 50% les consommations
énergétiques.
Double objectif
À partir des prédictions, Octopus Lab permet ainsi d'améliorer la qualité de l'air et l'efficacité énergétique des bâtiments : «Soit la qualité de l'air intérieur est mauvaise, il faut donc ventiler plus. Soit la qualité d'air extérieur est mauvaise, comme en cas de pic de pollution, et il faut ventiler moins. Puis parfois, on peut couper la ventilation si on n'a pas le besoin qu'elle tourne, c'est alors une économie d'énergie assurée».
Octopus
Lab agit donc à la fois sur la
santé des personnes, un vrai sujet de santé publique, mais
également sur la décarbonation des bâtiments, véritable enjeu
climatique. Octopus
Lab compte 50% de clients privés et 50% de clients publics (écoles
essentiellement). Le logiciel est commercialisé sous forme
d'abonnements (environ 500€ à l'année pour un bâtiment de 1 000
m²). La société opère sur des bâtiments allant de 1 000 m² à
50 000 m², à l'image de plateformes logistiques.
Feuille
de route
Octopus Lab a levé 3 M€ fin 2022 auprès de Swen Capital, Construction Venture (fonds d'investissement de Bouygues Construction), BTP Capital investissement, IRD et Nord France Amorçage. «Nous avons de gros investisseurs qui nous suivent. L'objectif aujourd'hui est d'accélérer sur le développement commercial et les nouvelles fonctionnalités du logiciel».
À terme, le dirigeant rêve de rendre le logiciel complètement
autonome : «J'aimerais
qu'un jour, nos partenaires puissent déployer sans que nous n'ayons
à intervenir. On conserverait le développement logiciel et support
mais plus de déploiement. Si la solution est clé en main, alors on
pourrait internationaliser facilement» conclut
le chef d'entreprise.