Nouvelle vague de grève dans les transports en Allemagne

Les usagers allemands des transports prennent leur mal en patience jeudi face à une nouvelle grève sur le rail et dans les airs qui illustre la dégradation du climat...

Des avions de la compagnie aérienne  Lufthansa sur le tarmac de l'aéroport de Francfort-sur-le-Main, lors d'une grève des personnels au sol et des agents de sécurité, le 20 février 2024 en Allemagne © Kirill KUDRYAVTSEV
Des avions de la compagnie aérienne Lufthansa sur le tarmac de l'aéroport de Francfort-sur-le-Main, lors d'une grève des personnels au sol et des agents de sécurité, le 20 février 2024 en Allemagne © Kirill KUDRYAVTSEV

Les usagers allemands des transports prennent leur mal en patience jeudi face à une nouvelle grève sur le rail et dans les airs qui illustre la dégradation du climat social dans la première économie européenne.

L'Allemagne est confrontée depuis un an à une multiplication des conflits sociaux dans différentes branches professionnelles, des supermarchés aux services, où les négociations sur les salaires et les conditions de travail se durcissent après une longue période d'envolée des prix.

Ces tensions, qui bousculent un pays longtemps réputé pour la qualité de son dialogue social et la recherche du consensus entre patronat et syndicats, se cristallisent dans le secteur des transports.

Pour la cinquième fois depuis novembre 2023, les conducteurs de trains de la compagnie publique Deutsche Bahn sont appelés à grève depuis les premières heures de la matinée jeudi jusqu'à vendredi à la mi-journée.

Dans le secteur aérien, le débrayage du personnel au sol du premier groupe européen de transport aérien Lufthansa, prévu jusqu'à samedi matin dans les principaux aéroports allemands, s'annonce très suivi.

Le plus grand aéroport du pays, à Francfort-sur-le-Main (ouest), a prévenu que les départs seraient totalement paralysés car à la grève chez Lufthansa s'ajoute un arrêt de travail des agents de sécurité de la plateforme pour la journée de jeudi.

Les revendications des syndicats portent autant sur des augmentations de salaires que sur les conditions de travail.

Deutsche Bahn affirme avoir fait des concessions allant jusqu'à 13% de salaire supplémentaire, ainsi que la possibilité de réduire la semaine de travail d'une heure à partir de 2026.

Le syndicat des conducteurs de trains, GDL, revendique le passage à une durée hebdomadaire de travail de 35 heures sans perte de salaire, contre 38 heures actuellement.

Le syndicat menace de durcir encore le mouvement, qui s'était traduit par une paralysie des transports ferroviaires pendant 5 jours d'affilée en janvier, en organisant des grèves sans le préavis habituel de 48 heures.

Chez Lufthansa, le syndicat Verdi demande des augmentations de salaire de 12,5%, soit un minimum de 500 euros de plus par mois, et juge que le groupe "ne bougera pas tant que la pression n'aura pas augmenté". 

Le premier transporteur européen, qui publiera jeudi ses résultats financiers annuels, devrait faire état d'un bénéfice en nette hausse pour 2023, particulièrement scruté par les représentants des salariés.

Après le personnel au sol, dont ce sera jeudi le quatrième débrayage en quelques mois, les agents de cabine de Lufthansa devraient également se mettre en grève prochainement, après l'échec, acté mercredi, d'une nouvelle séance de négociations sur les salaires et les conditions de travail.

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