Nouvelle salle de brassage en construction

Cet investissement (entre 2 et 2,5 millions) vise à remplacer un équipement vieillissant, à améliorer le rendement et à donner de la souplesse aux fabrications actuelles et futures.

Raymond Duyck, l’actuel patron de la brasserie. Les tuyaux en inox sont ceux de la future salle de brassage en construction en front de rue. Ils étaient en cours de branchement fin août.
Raymond Duyck, l’actuel patron de la brasserie. Les tuyaux en inox sont ceux de la future salle de brassage en construction en front de rue. Ils étaient en cours de branchement fin août.
D.R.

Raymond Duyck, l’actuel patron de la brasserie. Les tuyaux en inox sont ceux de la future salle de brassage en construction en front de rue. Ils étaient en cours de branchement fin août.

L’investissement en cours a connu un épisode spectaculaire en juin avec l’arrivée à Jenlain, village du nord de l’Avesnois, du matériel − des cuves notamment − importé d’Allemagne. La brasserie familiale Duyck (cinq générations depuis 1922) se dote, cette année, d’une nouvelle salle de brassage aménagée sur deux niveaux, autour de quatre cuves principales en inox (mélange malt-eau, filtrage, ébullition, centrifugeuse). Les opérations de génie civil (dalles…) avaient commencé en début d’année. Et, fin août, l’entreprise en était au branchement des tuyauteries. On en reparlera fin 2014/début 2015.

Modernisation indispensable. «La décision a été mûrement réfléchie, explique Raymond Duyck, l’actuel dirigeant de la PME familiale (il représente la quatrième génération). Le matériel date des années 50. Nous l’avions acquis d’occasion au milieu des années 80. Il y avait de l’usure, une technologie vieillissante, une taille trop importante pour un rendement insuffisant. Et puis, il y a la cinquième génération qui arrive. Il faut aussi préparer l’avenir…»

Le patron de la brasserie précise que la nouvelle salle de brassage est réalisée, côté rue, là où se trouvait celle des débuts, en 1922. «C’est un clin d’œil à l’histoire familiale. La nouvelle installation sera, en outre, bien visible de l’extérieur. Économiquement parlant, la capacité va être divisée par deux, de 250 hl à 125 hl par brassin, mais avec un rendement supérieur, des temps de fabrication plus courts, des économies d’énergie et une souplesse dans les productions que nous n’avions pas. Et nous avons choisi l’Allemand Krones pour la réputation de son matériel.»

Toujours innover. Le basculement de la production d’une salle à l’autre se fera dans quelques mois. A ce jour, la brasserie avesnoise Duyck produit de la bière ambrée (historiquement), de la blonde, l’Or, la n°6 en 25 cl1… La dernière arrivée, en 2013, s’appelle «La Ténébreuse». De l’entreprise, sort aussi de la bière en fûts et en canettes. «Le conditionnement en canettes, en 33 cl et 50 cl, on le fait également pour d’autres marques, belges ou françaises. Aujourd’hui, nous avons trois lignes de conditionnement et une salle de fabrication», commente Raymond Duyck. L’investissement réalisé va aboutir à la création de nouvelles recettes sans doute à partir de la fin 2015.

Précisons que l’entreprise agroalimentaire de Jenlain, tout en se présentant comme «le plus petit des indépendants», avec 100 000 à 110 000 hl par an, occupe deux hectares dans le village, dont la moitié construits. Elle emploie environ 45 personnes.

Tendance à la dégustation. 97% de la production, explique-t-il, est vendue en France, 75% du chiffre d’affaires étant réalisés avec la grande distribution. Et l’état du marché ? «Au premier semestre, le volume de nos ventes a augmenté de 5 à 10 %. L’augmentation d’une taxe de l’Etat sur la bière (+160 %, dit-il, au 1er janvier 2013) a été répercutée sur le prix de vente avec beaucoup d’inquiétude. Après une période de baisse des ventes, la grande distribution ayant fait du stock, et de flottement, la situation s’est redressée. Aujourd’hui, si le marché global a baissé en volume, il a augmenté en valeur. Ce que j’appelle les ‘bières de soif’ sont moins consommées tandis que les bières de dégustation, d’abbaye, aromatisées ou de terroir, plaisent de plus en plus. C’est la tendance.»

Raymond Duyck se félicite, tout comme la profession des brasseurs, de la récente inscription des bières traditionnelles et locales au «Patrimoine culturel, gastronomique et paysager protégé de la France». L’Etat avait sans doute une augmentation de taxe à se faire pardonner à peu de frais, mais le patron de la brasserie considère surtout qu’il s’agit là de la reconnaissance légitime d’une longue histoire et d’un poids économique certain, ainsi que d’une injustice à réparer par rapport au vin.

 

1. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.