Nouvelle présidente et tournant numérique

Pascale Poupart, à la tête de la SAS nordiste depuis juin 2015, compte bien donner un coup de jeune aux murs et accélérer l’engagement de la PME dans la révolution numérique.

Chez le fabricant de prothèses dentaires, les métiers sont divers, proches de l’orfèvrerie. On y manipule de nombreux matériaux (métal, cire, plâtre, résine, zircone, céramique…). Techniques de laboratoire, d’artisanat et le numérique sont maintenant associés.
Chez le fabricant de prothèses dentaires, les métiers sont divers, proches de l’orfèvrerie. On y manipule de nombreux matériaux (métal, cire, plâtre, résine, zircone, céramique…). Techniques de laboratoire, d’artisanat et le numérique sont maintenant associés.

D.R.
Pascale Poupart, présidente de la SAS, en compagnie de Laurent Sellier, chef du laboratoire, Stéphanie Defamie, prothésiste dentaire, spécialisée en implantologie.

D.R.

Chez le fabricant de prothèses dentaires, les métiers sont divers, proches de l’orfèvrerie. On y manipule de nombreux matériaux (métal, cire, plâtre, résine, zircone, céramique…). Techniques de laboratoire, d’artisanat et numérique sont maintenant associés.

En 2015, les Laboratoires Goblet Daumas (voir encadré), spécialisé dans les prothèses dentaires, ont connu l’épisode de la transmission. Dirigée ces dernières années par Eric Goblet, qui avait succédé à son père, l’un des fondateurs, la PME a été reprise par Pascale Poupart. Celle-ci fait d’ailleurs partie des derniers lauréats (novembre 2015 pour sa part) du Réseau Entreprendre Hainaut dont nous avons déjà parlé.

 

Reprendre une PME. «Durant trente ans, raconte Mme Poupart, j’ai travaillé dans une entreprise de logistique du val de Sambre. Au départ, j’avais un BTS de secrétariat de direction trilingue. Mais, par la suite, j’ai obtenu, en formation continue, un master d’entreprenariat et de management car j’avais le projet de reprendre un jour une PME.»

L’entreprise, précise-t-elle, a connu liquidation et licenciements en novembre 2014. Elle y a exercé des fonctions commerciales puis de direction administrative et financière. «Les salariés s’attendaient à cette triste fin. Sans attendre, j’ai prospecté et recherché une entreprise à reprendre, pas trop loin de chez moi. J’habite Sains-du-Nord, dans l’Avesnois. C’est mon notaire qui m’a mise sur la piste de l’entreprise fourmisienne. Mon premier rendez-vous avec Eric Goblet, qui souhaitait transmettre, je l’ai eu quinze jours avant les licenciements.»

 

Immersion et soutiens. La reprise effective de l’activité a été conclue le 6 juin 2015. Pascale Poupart explique qu’entretemps, elle s’est complètement investie dans l’entreprise. «Sur les conseils d’Eric Goblet, je suis allée au congrès de l’Association dentaire française, à Paris, dès novembre 2014.» En parallèle, ont été mis au point le protocole d’accord (en avril 2015) et le dossier de reprise (étude de marché, plan de financement…).

Chemin faisant, Mme Poupart a obtenu les soutiens de Grand-Hainaut expansion (Valenciennes), de Nord création (Lille), tous deux du groupe IRD, ainsi que d’Autonomie et Solidarité (Lille), devenus tous trois actionnaires et renforts en fonds propres. Indispensable pour provoquer cet «effet levier» qui rassure les banques… En plus, elle est donc accompagnée par le Réseau Entreprendre qui lui a accordé un prêt personnel.

«Il fallait que je connaisse tout et que je sois acceptée très vite», disait-elle, fin janvier, très satisfaite du passage de relais. «Le personnel est qualifié, motivé, expérimenté», souligne-t-elle, ravie. Mme Poupart précise que le «commercial» la passionne et qu’elle a très rapidement découvert la clientèle et entamé de la prospection : «Nos clients, ce sont 150 dentistes répartis entre Lille, Cambrai, Charleville-Mézières, Saint-Quentin et Laon.»

 

Premiers projets. Depuis son arrivée, Mme Poupart a réalisé deux embauches : une responsable de la communication et une technicienne de surface. L’effectif est ainsi passé de 35 à 37. Elle explique que le rachat des locaux est en cours, afin de mener sans tarder leur rafraîchissement et leur rénovation.

Sa grande préoccupation, plus stratégique, c’est le numérique et toutes les nouvelles technologies (scanner, impression 3D, usinage) qui concernent maintenant toutes les étapes, de la conception et de la fabrication. On sait que le monde de la prothèse vit la révolution numérique. Le sur-mesure pour le patient est affiné et le travail du dentiste, ou du chirurgien, y trouve une assistance précieuse.

Dans ce domaine, dit-elle, un contrat de développement est en cours de négociation avec le Conseil régional. «Le numérique révolutionne notre métier, très concurrentiel, note-t-elle au passage, et entraîne aussi des fusions pour les structures les plus petites, celles qui n’ont pas les moyens d’investir.» Elle précise que Goblet Daumas est déjà à la pointe de la «chirurgie implantaire assistée par ordinateur», que la formation en interne va accompagner la mutation et qu’un site internet professionnel va être recréé.

 

ENCADRE

Une longue histoire

 

Les Laboratoires Goblet-Daumas constituent une PME familiale, installée depuis les années 90 dans la zone économique de la Marlière à Fourmies. L’entreprise se répartit entre deux sites : le siège à Fourmies (30 personnes) et un autre point de fabrication à Cambrai (7 personnes) qui représente un quart du chiffre d’affaires (d’environ 2,5 millions). L’activité, c’est la fabrication et la livraison de prothèses dentaires (dentiers amovibles, couronnes fixes, implants…) pour des dentistes.

L’histoire remonte à l’après-guerre. Le double nom vient, en effet, de la fusion de la société créé par Christian Goblet, en 1948, dans le centre de Fourmies tout d’abord, et la société lancée en 1952, à Jeumont, par Paul Daumas.

L’ensemble représente aujourd’hui 37 personnes. Pascale Poupart a repris l’entreprise et la présidence de la SAS à Eric Goblet, fils de Christian. Elle estime à 3 800 le nombre de prothésistes dentaires en France, la société nordiste y occupant le 35e rang.