Nouvelle ère pour Aluminium Solution Group
En projet depuis 2018, l’usine de recyclage et de production d’aluminium bas carbone, d’Aluminium Solution Group, à Ham, est entrée dans une nouvelle phase cet automne. Symboliquement, la première pierre a été posée en septembre. L’activité, qui débutera en 2025, devrait créer une centaine d’emplois directs et indirects, mais aussi redynamiser l’économie locale.
« La construction d’une usine est un moment rare, qu’il faut apprécier et célébrer à sa juste valeur », sourit Édouard Guinotte, président d’Aluminium Solutions Group, lors de la pose de la première pierre de l’usine Aluminium Foundry France de Ham. Accompagné par la BPI, le groupe a investi 50 millions d’euros dans ce projet, imaginé dès 2018. « Nous sommes très fiers d’engager la construction de ce qui deviendra la plus grande fonderie d’aluminium recyclé en France par sa capacité, ajoute t-il. D’ici fin 2025, elle produira des billettes d’aluminium avec une empreinte carbone divisée par trois. »
En effet, l’usine Aluminium Foundry France produira à partir de déchets jusqu’à 80 000 tonnes de billettes en aluminium bas carbone par an, principalement destinées aux secteurs du bâtiment, des transports et de l’énergie. « Nous serons à deux tonnes de dioxyde de carbone émis pour deux tonnes d’aluminium produites quand la moyenne européenne, qui est déjà très basse, est à 6,7 tonnes de dioxyde de carbone », précise le dirigeant d’ASG.
Contribuer à une réindustrialisation verte
Inscrit sur la liste des matériaux stratégiques de l’Union européenne, l’aluminium est appelé à jouer un rôle prépondérant dans la transition environnementale. « C’est un matériau qui peut se recycler à l’infini. S’il est bien trié, il n’y a aucune perte en qualité ou en performance », explique Édouard Guinotte. Lequel rappelle que, selon l’Ademe, la demande d’aluminium devrait bondir de 50% entre 2030 et 2050. Car il y a aujourd’hui trois grands enjeux autour de cette matière : des enjeux de souveraineté (la France importe chaque année 300 000 tonnes d’aluminium), de décarbonation de l’industrie et d’accélération de la transition environnementale grâce à la massification du recyclage. ASG a donc décidé d’intégrer à Ham des technologies de pointe pour traiter de grandes quantités de déchets d’aluminium en fin de vie, issus notamment des chantiers de démolition, et qui sont, à ce jour, très peu réutilisés.
« Grâce à une technologie de four très particulière, inédite en Europe, nous allons traiter ces déchets », observe Édouard Guinotte. La gestion de l’eau, de l’énergie et les extractions de fumées ont également été pensées pour minimiser l’impact environnemental du site. « Aluminium Foundry France contribue également, à son échelle, au nouvel élan du territoire en régénérant une friche industrielle sur un site métallurgique plus que centenaire », souligne le président du groupe. Un ensemble d’éléments qui font de ce projet un « très bel exemple » pour Rollon Mouchel-Blaisot, préfet de la Somme. « La transition écologique, ce n’est pas quelque chose de virtuel dans la Somme », pointe-t-il.
Un renouveau pour le territoire
Vieux d’une centaine d’années et s’étendant sur 15 000 m², le site de Ham a été choisi pour son foncier disponible et sa position géographique stratégique. La construction de cette usine, sur un site qui abrite toujours une activité d’extrusion, est aussi une bonne nouvelle pour Ham et son territoire. « C’est le début d’une nouvelle ère pour notre commune, une ère de progrès, d’innovation et de prospérité », veut croire Éric Legrand, maire de Ham, qui insiste sur le fait que cette installation dynamisera l’économie locale en créant des emplois, mais aussi en incitant d’autres entreprises et services à s’implanter.
En effet, l’usine Aluminium Foundry France devrait créer une centaine d’emplois, dont 50 directs. « Cette fonderie d’aluminium ne sera pas seulement une usine, ce sera un véritable moteur de croissance pour notre territoire », affirme l’édile, qui met également en avant les programmes de formation dispensés au lycée professionnel Jean-Charles Peltier. « Ils pourront être valorisés et renforcés, tout comme des partenariats avec d’autres entreprises ou structures », propose-t-il avant d’assurer que la collectivité est pleinement impliquée dans ce renouveau industriel.
En chiffres
50 millions d’euros d’investissements
80 000 tonnes de billettes en aluminium bas carbone seront produites par an
100 emplois vont être créés, dont 50 directs