Nouveaux profits records pour Inditex, qui fait fi du ralentissement économique

Le leader mondial du prêt-à-porter Inditex, propriétaire de la marque Zara, a réalisé le meilleur début d'année de son histoire, grâce au dynamisme de ses ventes stimulées par des hausses de...

Un magasin de vêtements Zara à Paris, le 11 mai 2020 © THOMAS COEX
Un magasin de vêtements Zara à Paris, le 11 mai 2020 © THOMAS COEX

Le leader mondial du prêt-à-porter Inditex, propriétaire de la marque Zara, a réalisé le meilleur début d'année de son histoire, grâce au dynamisme de ses ventes stimulées par des hausses de prix, dans un contexte mondial pourtant compliqué.

Sur le premier semestre de son exercice décalé, qui s'est achevé le 31 juillet, le géant espagnol de l'habillement a dégagé 2,51 milliards d'euros de bénéfice net, soit un bond de 40% par rapport au premier semestre 2022 (1,79 milliard d'euros).

Ce résultat - supérieur aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui s'attendaient en moyenne à 2,42 milliards de profits - constitue le meilleur de l'histoire du groupe pour un premier semestre.

Inditex explique cette dynamique par la forte progression de ses ventes, qui ont atteint 16,85 milliards (+13,5%), avec une "évolution très satisfaisante tant en boutique que sur internet", mais aussi de ses marges, avec un résultat opérationnel (Ebitda) en hausse de 15,7%, à 4,66 milliards d'euros. 

Les chiffres du premier semestre, atteints dans un contexte mondial compliqué, illustrent "les progrès" réalisés par le géant de l'habillement en termes de "performance" économique, s'est félicité, dans un communiqué, son directeur général, Oscar García Maceiras.  

Vêtements de seconde main

Les résultats d'Inditex tranchent avec les difficultés rencontrées par de nombreux groupes textiles, fragilisés par l'inflation et le ralentissement de la croissance mondiale, comme en France où plusieurs noms du prêt-à-porter ont récemment mis la clé sous la porte. 

Inditex, propriétaire de septs marques, dont Zara, Bershka et Massimo Dutti, a été fortement affecté lui aussi par les conséquences de la guerre en Ukraine, qui l'a conduit à se séparer de ses 514 magasins en Russie, jusqu'alors son deuxième marché mondial après l'Espagne.

Le groupe aux 165.000 salariés a par ailleurs a pa railleurs vu ses coûts de production grimper ces derniers mois. Une situation que l'entreprise - pilotée depuis début 2022 par Marta Ortega, fille du multimilliardaire et fondateur d'Inditex Amancio Ortega - a compensé par des hausses de prix. 

Mais ce contexte défavorable n'a pas empêché le numéro un mondial du prêt-à-porter devant le suédois H&M et le japonais Fast Retailing (Uniqlo), d'enregistrer ces derniers mois les ventes records, notamment en Europe et aux Etats-Unis.

Au vu de ces bons résultats, le groupe textile a confirmé ses objectifs pour 2023, d'autant que ses ventes ont continué de progresser ces dernières semaines, avec une hausse de 14% entre le 1er août et le 11 septembre portée par l'arrivée des collections automne/hiver.

Le groupe continue de "voir de grandes opportunités de croissance future", souligne-t-il. Il a par exemple lancé récemment dans plusieurs pays une plateforme de vêtements de seconde main, baptisée Pre Owned, pour se positionner sur ce marché jugé porteur et réduire son empreinte carbone.  

Domination évidente

Les résultats du géant textile ont été malgré tout accueillis fraîchement à la Bourse de Madrid, où le titre Inditex perdait près de 3% à 10H30 GMT, sur fond d'interrogations sur la capacité du groupe à maintenir ce rythme de croissance.

"S'il est vrai que l'entreprise continue d'afficher une croissance beaucoup plus forte que le reste du secteur", le doute "subsiste sur sa capacité à conserver cette position", souligne dans une note Javier Molina, analyste pour eToro.

Inditex, qui avait été chahuté en Bourse à l'arrivée de Marta Ortega début 2022, a connu ces derniers mois une période d'euphorie boursière inédite. Son titre a ainsi progressé de 44% depuis le début de l'année et de près de 64% depuis un an.

"La domination qu'Inditex exerce sur le marché de la mode est plus évidente que jamais", a ainsi souligné début septembre dans une note Bank of America, se disant optimiste sur les perspectives financières à moyen terme pour le groupe espagnol.

Il dispose d'un "modèle unique lui permettant d'identifier très rapidement les dernières tendances et de les transformer en vêtements à des prix abordables en quelques semaines", ajoute la banque, qui évoque un "cycle vertueux" permettant au groupe de réaliser "un gain significatif de parts de marché".

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