Nouveau départ pour la Chartreuse
La chartreuse de Neuville-sous-Montreuil a obtenu un premier engagement financier pour ses travaux de restauration. La communauté de communes du Montreuillois a voté une subvention d’un million d’euros. Ce qui devrait déclencher le soutien de la Région, du Département et de l'Etat.
Ce ne fut pas une partie de plaisir même si la cause était à demi-acquise pour les promoteurs du projet de rénovation de la chartreuse de Neuville-sous-Montreuil. Le conseil communautaire vient en effet d’entériner le soutien de la collectivité au projet de restauration de cet édifice sept fois centenaire. L’ensemble fait l’objet d’un projet de résidence hôtelière où des investisseurs placent leurs fonds dans un logement défiscalisé. L’autre partie du projet concerne la création d’un musée relatif à l’histoire de la Chartreuse et à l’apport civilisateur des ordres monastiques, tout en devenant un lieu de réflexion et d’échange entre les acteurs de la vie sociale et entrepreneuriale. «Au-delà de la restauration de la Chartreuse, il y a la question de la valorisation. C’est un levier pour l’emploi», a plaidé Bruno Bethouart, maire de Montreuil-sur-Mer, qui a avancé d’autres arguments : «Les rentrées fiscales de l’établissement en projet seraient au minimum de 60 000 euros en sachant que l’ensemble des emprunts que nous devrions rembourser seraient de l’ordre de 80 000 euros.»
En attendant les autres partenaires… Les élus n’ont pas tiqué sur le versant financier mais plutôt sur la méthode. «Pourquoi n’a-t-on pas abordé cette ligne budgétaire en commission finance ? La Chartreuse n’a besoin que de 150 000 euros d’ici juin et 350 000 euros d’ici la fin de l’année», a objecté un élu. D’autres restaient méfiants sans être pour autant hostiles : «Il nous faut attacher notre soutien à une convention avec l’Association des amis de la Chartreuse et être certains que les autres partenaires financeront le projet.» Six partenaires financiers forment le tour de table de ce projet qui nécessitera un investissement de 26 millions d’euros. Sur les bancs du public, les salariés de l’association étaient tendus : «On a de quoi tenir jusque cet été…» Les travaux de restauration ont partiellement commencé alors que l’an dernier, un premier permis de construire avait été refusé suite à des recours lancés par les anciens résidents religieux. Après le vote, Alexia Noyon, directrice de l’association, soufflait : «On va pouvoir continuer. Les élus ont bien compris les enjeux.» Les regards se tournent désormais vers le Conseil régional, la Drac et le conseil général du Pas-de-Calais, sollicités pour soutenir le projet.