«Nous n’avons pas de réponses concises à nos interrogations»
Créée en 1987 par Jean-Michel Wulleput sur la commune de Fleurbaix, la société Atram est aujourdhui co-dirigée par Fabien Wulleput et son frère Nicolas. Portrait d'une entreprise en pleine croissance qui, depuis le début du confinement dûe à la crise du Covid-19, est contrainte à l'arrêt de ses activités.
Chef d’atelier dans une tôlerie, partenaire de l’industrie papier par la fabrication de matériel de process thermique, Jean-Michel Wulleput a créé la société Atram en 1987 sur la commune de Fleurbaix, à quelques kilomètres d’Armentières. Si elle débute son activité sur ce même secteur, l’entreprise s’élargit rapidement vers l’industrie textile, alimentaire, automobile et ferroviaire, puis profite de la démocratisation du métal dans le bâtiment pour renforcer son chiffre d’affaires.
Une croissance progressive
«La société s’est développée petit à petit», confie Fabien Wulleput, qui a pris la succession de son père à la tête de l’entreprise familiale, aux côtés de son frère Nicolas, il y a maintenant cinq ans. «La modernisation de l’entreprise a nécessité des investissements importants dans des machines plus performantes, avec à la clé une forte croissance des volumes de réalisation. Il y a une vingtaine d’années, l’entreprise a ainsi acquis sa première machine de découpe de métal par laser. C’était devenu nécessaire pour gagner en réactivité puisque nous devions jusqu’alors sous-traiter cette étape de la production. Pour une société de cinq personnes (Atram emploie quatorze salariés à ce jour), c’était un gros investissement !» Qui permet à Atram de renforcer son portefeuille clients, notamment en devenant un sous-traitant plébiscité pour son expertise.
Aujourd’hui, Atram offre un vrai savoir-faire dans le découpage laser, pliage, polissage, roulage et soudure de métaux aux acteurs de l’industrie et du bâtiment. «Notre niveau technique nous permet de réaliser des projets très pointus, explique Fabien Wulleput. Nous n’avons pas de catalogue, nous faisons du sur-mesure… D’ailleurs, très souvent nos clients n’ont pas de plan et nous confient l’étude complète de leur projet.» Et il y a deux ans, la société fleurbaisienne s’est offert une nouvelle machine de découpe par laser «entre trois et six fois plus rapide que la précédente selon les matériaux», afin de rester à la pointe de l’innovation. «Pour suivre l’investissement, il était nécessaire de trouver de nouveaux clients afin d’accroître la production. L’atelier a été réorganisé en ce sens, pour que les étapes de pliage et de soudure puissent suivre la nouvelle cadence.» Une nouvelle presse plieuse a par ailleurs été achetée et des soudeurs embauchés. Un nouveau bâtiment est en cours de construction sur la commune.
Comprendre la peur des salariés
Si l’activité de l’entreprise a continué dans les premiers jours de la crise sanitaire, elle s’est toutefois rapidement arrêtée. «Les salariés nous ont demandé à rester chez eux… Leur peur est justifiée et nous ne pouvions qu’être compréhensifs. D’autant que ce n’était pas possible de travailler dans de bonnes conditions de sécurité.» Et Fabien Wulleput de poursuivre : «Différentes annonces ont été faites pour soutenir les entreprises, mais le discours reste flou, nous n’avons pas de réponses concises à nos interrogations… Comme lors du passage aux 35 heures ou lors de la mise en œuvre du prélèvement à la source de l’impôt sur les revenus par exemple, le discours, c’est «débrouillez-vous»… L’Etat ne prend pas ses responsabilités sur la question de l’indemnisation des entreprises.» A suivre…