Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes : «Notre réseau contribue à la croissance et à la relance éc…
Un cahier d’inspirations à l’intention des buralistes pour les inciter à abattre la carte de la diversification, l’annonce de nouvelles pistes de diversification à l’occasion du futur congrès national annuel mi-octobre à Paris. Présent à l’assemblée générale de la Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle le 4 septembre dernier, Philippe Coy, le président national de la Confédération des buralistes, fait le point sur les sujets chauds de la rentrée.
Les Tablettes Lorraines : Lancé depuis maintenant plus de deux ans, le fonds de transformation des buralistes mis en place avec l’État atteint-il vos espérances ?
Philippe Coy : Notre objectif d’atteindre les 2 300 dossiers pour cette année sera largement dépassé. Le rythme de croisière est soutenu. Nous enregistrons plus de 80 dossiers par semaine.
Cela veut-dire que la majorité des buralistes aujourd’hui abattent la carte, jugée plus que nécessaire, de la diversification d’activités ?
Bon nombre sont comme Saint-Thomas, ils ne croient que ce qu’ils voient ! Certains sont encore hésitant mais les choses avancent. Pour prendre l’exemple de votre département de Meurthe-et-Moselle, plus de 20 % des buralistes sont entrés dans une logique de transformation. Ce fonds est un véritable outil de résilience pour rebondir et aller chercher de la croissance.
La date limite pour bénéficier de ce fonds est fixée au 31 décembre 2022. Comment allez-vous continuer à inciter vos membres à se l’approprier ?
Nous allons lancer un nouvel outil : un cahier d’inspirations ! Il sera mis à disposition des buralistes encore hésitants, il comportera des remontées de terrain de membres ayant franchi le pas et sera élaboré notamment avec des agenciers et aménageurs partenaires de notre réseau. Un accompagnement comptable est également prévu.
La crise sanitaire apparaît avoir confirmé la stratégie engagée par votre profession en matière de diversification. Le choix était donc bon ?
Ce plan de transformation est indispensable pour continuer à perdurer. Les pistes de diversification sont aujourd’hui présentes et de nouvelles seront présentées mi-octobre à Paris à l’occasion de notre congrès national. Cette crise sanitaire a renforcé notre image de commerçant d’utilité local. Dans certains secteurs, le buraliste est le seul commerçant de proximité. Nous sommes des acteurs économiques et également des acteurs de l’aménagement du territoire. Les buralistes s’affichent comme une solution pour les collectivités pour maintenir de la proximité. Nous entendons intensifier le travail sur ce sujet. Notre réseau contribue à la croissance et à la relance économique.
La contrebande, le marché parallèle, la concurrence transfrontalière sont toujours bien ancrées. Comment votre profession fait-elle face ?
À force de vouloir fiscaliser à outrance et sans remettre en cause la notion de santé publique, on crée de la prohibition. Nous en sommes là aujourd’hui au niveau du tabac. Il nous faut accentuer, avec notre administration de tutelle que sont les douanes, la lutte contre les marchés parallèles.
Le CBD (cannabidiol, molécule extraite du chanvre), notamment, dans les produits e-liquide s’affiche-t-il comme une source de diversification pour votre réseau ?
Il faut demeurer très prudent sur le sujet ! Il est nécessaire d’avoir un cadre réglementaire strict pour le commercialiser aussi bien pour la sécurité sanitaire du consommateur que celle du buraliste. Je demeure sur le principe de précaution. C’est un marché naissant et non maîtrisé. Nous sommes tous d’accord pour faire du business mais pas n’importe comment. Un cadre réglementaire strict devrait voir le jour avant la fin de l’année.