Normandie : Le ralentissement économique marque le premier semestre 2024
Malgré une légère amélioration prévue pour la fin d’année, les chefs d’entreprises normands restent prudents face aux incertitudes politiques et à la baisse de la demande.
Les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) de Normandie ont interrogé 2 390 dirigeants pour dresser un bilan économique du premier semestre 2024 et anticiper les perspectives pour la fin de l’année. Ce baromètre révèle une économie normande marquée par l’attentisme, avec 37 % des entreprises ayant enregistré une baisse d’activité, particulièrement dans les secteurs de la construction et du commerce. Le contexte politique incertain, notamment lié aux élections législatives anticipées, renforce cette prudence, tandis que l’inflation et la baisse de la demande freinent la croissance.
Le ralentissement économique observé s'explique en partie par une demande en baisse, aggravée par des coûts élevés des matières premières et de l'énergie. Malgré une légère amélioration de l’inflation, l’effet sur la consommation des ménages reste tangible, impactant particulièrement la saison estivale pour les commerces et le secteur touristique.
Face à ce climat économique morose, les entreprises normandes ajustent leurs stratégies d'investissement. L’étude conjointe avec la Banque de France montre un ralentissement des projets d'investissement dans la plupart des secteurs, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) étant les seules à résister à cette tendance.
Instabilité politique
Sur le plan politique, près de la moitié des dirigeants affirment que l’instabilité actuelle a directement affecté leur activité. Ils demandent des actions concrètes de la part des pouvoirs publics, notamment une réduction des charges fiscales et sociales, ainsi qu'une simplification des démarches administratives. La difficulté de recruter et les charges salariales élevées figurent également parmi leurs principales préoccupations, avec 46 % des dirigeants réclamant des mesures pour alléger le coût du travail et faciliter les embauches.
Malgré ce contexte difficile, une note d’optimisme persiste pour la fin de l’année. 56 % des dirigeants se disent confiants quant à une légère reprise d’activité au second semestre, portée par une possible relance de la consommation et une stabilisation de l'inflation. Toutefois, 29 % des chefs d’entreprise gardent une vision pessimiste, anticipant encore des incertitudes pour les mois à venir.